J'ouvre donc le bal:
Ketsui Death Label
« A lire avant toute utilisation d'un jeu vidéo par vous même ou votre enfant : certaines personnes sont susceptibles de faire des crises d'épilepsie ou d'avoir des pertes de conscience à la vue de certains types de lumières clignotantes ou d'éléments fréquents dans notre environnement quotidien. » On a souvent lu cette phrase dans le manuel d'un jeu, ou bien lors du lancement de celui-ci, sans jamais y prêter attention. Grossière erreur si on joue à un Shoot them up dit Manic Shooter tel ce Ketsui Death Label. Mais l'adaptation de ce jeu originellement sorti en salle d'arcade sur Nintendo DS par le studio Arika vaut-elle le détour ?
Chérie, sois pas si maniaque !
Il faut tout d'abord savoir qu'il y a Shoot them up et Shoot them up. L'une des plus grandes différences se situe entre le choix de faire un Shmup - contraction de shoot them up qui sera souvent réutilisée par la suite, le testeur étant quelqu'un de paresseux - à scrolling dit vertical (c'est-à-dire comme ce Ketsui Death Label, de haut en bas) ou bien à scrolling horizontal (de gauche à droite comme un Gradius V sorti sur Playstation 2). La grosse différence étant l'apparition des adversaires : ceux-ci venant le plus souvent devant nous dans un Shoot horizontal, mais de tous les côtés dans un Shoot vertical. Et si certains jeux tentent de mélanger les genres, Ketsui Death Label n'en fait pas partie : il reste tout le temps à la verticale, et ce n'est pas plus mal.
Mais une autre grosse différence reste la notion de Manic Shooter. Un Shooter Maniaque ? Va falloir faire le ménage ? Techniquement… oui, car l'on devra dans n'importe quel shmup éliminer un maximum d'adversaires à l'écran. Mais les maniaques accro aux Manics savent aussi qu'en essayant d'éradiquer nos adversaires dans ce genre particulier, on tente aussi de nettoyer l'écran des innombrables balles qui le parsèment. Et du côté du nombre ces dernières affichées à l'écran, on peut dire que la DS nous explose les yeux. Malgré l'absence d'adversaires qui apparaissent de partout, car ce Ketsui Death Label reste malheureusement ce qu'on appelle un boss rush experience c'est-à-dire un enchainement constant de boss à travers les niveaux, la console arrive à ne pas ramer une seule fois. Il est vrai que l'on peut rester sceptique devant les modes novice et normal, puisque ceux-ci se montrent désespérément trop simples pour être catalogués Manic, mais lorsque l'on parvient aux modes Hard ou Very Hard, nos yeux n'en finissent plus de fondre à la vue des innombrables boules rose et bleu fluo, accompagnées des boules de scores.
Chérie, gratte-moi le dos plutôt que le score
Qui dit shmup arcade dit faire péter les scores. Et pour le coup, Ketsui Death Label utilise une version particulière du scratch. Le scratch, qui ne vous demandera pas de gratter des cartes de jeux sur l'écran tactile pour faire augmenter le score, est en fait le nom donné aux techniques appliquées au scoring. Ainsi, dans un jeu comme Ikaruga,le scratch consiste à faire des chaînes de trois ennemis de mêmes couleurs pour pouvoir faire un maximum de points d'un coup. Dans un jeu comme Psyvariar 2 ou encore la saga Shikigamino Shiro, il faudra frôler de très près les balles, et donc la mort, pour faire grimper les points rapidement.
Ketsui Death Label utilise quant à lui une autre technique. En effet, lorsque l'on tire sur un adversaire via le tir concentré (le jeu proposant deux tirs : un tir simple et un tir concentré qui est en fait un gros laser accompagné de quatre modules se basant sur les premières parties touchées par le tir), on fera tomber des cubes numérotés de un à cinq. Le néophyte à Ketsui Death Label pourra alors se dire qu'il faut tout simplement faire comme dans d'autres shmup et frôler de près les balles. Que nenni, il faut en fait frôler la mort avec plus de classe car il faut se coller au boss, ce qui demande une connaissance quasi-parfaite du tracé des balles adverses et du timing de celles-ci afin de ne pas perdre de vie ni de bombe inutilement et donc avoir le plus gros score possible. Plutôt facile en novice, quasiment impossible pour les joueurs occasionnels dans les grosses difficultés (et je ne parle pas du Doom mode).
Chérie, sois belle et tais-toi
Car oui, ce Ketsui reste maniable, même si certains pourront pester contre la croix directionnelle de la DS Lite, et en profite pour être beau. Pas forcément dans le sens commun du terme, du genre du jeu qui défonce la rétine. Quoique ce shmup explose effectivement la rétine, mais il s'agit plutôt ici du nombre de balles qu'il peut afficher à l'écran sans afficher un pet de lag. Il sera ainsi toujours fluide, dans les modes de difficultés les plus bas (logique) ou bien dans le merveilleux Doom Mode.
Précisons d'ailleurs que les boss ont tous leurs propres designs , et qu'ils ont tendance à être bien jolis eux aussi. Ils ont tous leurs propres patterns de balles (traduction pour les néophytes : tous nos adversaires auront leurs propres trajets de balles qu'il faudra esquiver), chose hautement appréciable, et ont aussi chacun une technique propre pour être abattu, ce qui reste logique.
Toujours du côté des graphismes, les hélicoptères, que l'on peut piloter d'ailleurs, sont nettement moins agréables visuellement. Violets ou orange, ils sont certes plus profonds qu'il n'y parait à choisir (puissance, rapidité, handicap lors du laser chargé, chacun a ses propres caractéristiques).
Verdict
Gameplay
16/20
Le jeu est un manic certes, mais il n'en oublie pas moins d'utiliser son propre système pour scorer, forçant le joueur à se coller le plus près possible du boss pour engranger un maximum de points. N'oublions pas les caractéristiques différentes des deux vaisseaux, deux modes de tir et les non moins célèbres bombes.
Graphismes
14/20
Le jeu est beau, c'est un fait indéniable. Il se permet le luxe d'afficher de nombreuses balles à l'écran en plus des boss et des hélicoptères pilotables, le tout sans ramer. Vient ensuite le problème du design : clairement, on aime ou on n'aime pas. Le seul petit point génant reste la pixelisation à outrance : certains y verront un clin d'oeil nostalgique, d'autres quelques choses de moche.
Bande-Son
10/20
Autant certains thèmes seront stylés, autant d'autres ne donneront pas envie de continuer. Le bruit des armes est quant à lui des plus classiques.
Durée de vie
16/20
Résumons : un jeu basé sur le scoring (donc le dépassement perpétuel de nos scores), avec une bonne dose de bonus à débloquer (galerie d'images, conseils pour faire de bons scores sur la version arcade de Ketsui), plusieurs modes de difficultés. Il y a de quoi faire avant d'en voir le bout.
CONCLUSION
14/20
Ketsui sur DS, c'est du shmup comme on peut l'aimer et le détester. Aimer, car il s'agit avant tout d'un manic donc d'un jeu qui sera à classer directement dans la catégorie des soft pour hardcore gamer. Détester car il ne reste qu'un Boss Rush Experience. Le jeu est certes bourré d'avantages, mais il comporte quelques défauts inhérents à la plate-forme aussi et un manque global de niveaux véritables. . Il n'en reste pas moins une expérience vidéoludique à essayer pour quiconque est fan de shmup, de jeux difficiles ou qui est avide de découvrir de nouveaux horizons, tout simplement.