[FANBOY INSIDE 13] The Castlevania Adventure
Publié : 19 sept. 2010, 19:57
Bonjour mes agneaux. Après quelques jours de vacances, Cortex reprend une rédaction de Fanboy Inside. Content pour ceux que ça agréera, désolé pour ceux que ce insupportera, je laisse de côté quelques minutes mes autres projets rédactionnels et de conquête du monde afin de me livrer à une tâche d'ampleur historique.
J'enfile mon super costume SYC (pour "Super Yace Cortex") qui me moule les testicules (y'a pas grand-chose à mouler) et ma bedaine avancée (là il y a déjà beaucoup plus à mouler) de super-héros redresseur de torts afin dès à présent (vous aimez les phrases à rallonge, hein...) de rendre au premier Castlevania de l'histoire des consoles portables les honneurs qu'il mérite et dont une armée de béotiens incapables de réfléchir l'ont privé injustement ! (Ouf...je reprends mon souffle).
1989 donc. Année jubilatoire qui vit la chute du Mur de Berlin, le Bicentenaire de la prise de la Bastille que d'aucun considèrent comme l'élément déclencheur de la Révolution Française ( à tort selon moi, les évènements de Vizille en 1788 c'était quoi , hein ?) et la chute du très sympathique Ceaucescu mari et femme comme cadeau de Noel...Mais surtout l'année d'arrivée de la Game Boy, formidable invention qui aurait du valoir plus que l'estime universelle au regretté Gunpei Yokoi, qui après les Game 'N' Watch marquait encore plus durablement l'histoire des loisirs ludiques en les rendant praticables autant en cours qu'aux latrines...Parmi la première génération de jeux sur cette nouvelle console, figurait un opus de cette noble franchise de Konami : The Castlevania Adventure.
En ces temps-là, la saga de la famille Belmont avant d'être envahie par d'autres personnages et un aspect RPG que je continue contre vents et marées à considérer comme responsable de la décadence de la série, était liée à Nintendo, par les épisodes NES, excellents et d'un niveau de difficulté suffisamment prise de tête pour s'imposer même aux joueurs les plus skillés (encore une phrase à rallonge, vous n'auriez pas un prof de concision stylistique sous la main ?).
Ainsi nait un épisode parallèle de Castlevania mettant en scène Christopher Belmont, membre méritant de cette noble famille et grand-père du célèbrissime Simon qui donna à Castlevania ses plus beaux moments. Nous sommes en 1576, l'équilibre précaire qui régnait en Transylvanie vient d'être rompu par l'emergence d'un nouveau repaire du Vampire en chef, le sinistre Dracula. Et comme décidément, ce monde est trop petit pour Vlad Tepes IV et les Belmont, vous n'avez plus qu'à prendre votre fouet et partir à l'assault des quatres places fortes investies de créatures démoniaques, jusqu'à la confrontation finale entre notre héros et l'esprit sorti du tombeau...
Quatre niveaux c'est à première vue assez court, mais la longueur honorable de chacun d'entre eux rend le périple assez durable. N'y allons pas par quatre chemin, mais par quatre stages donc : Castlevania The Adventure est un opus mal aimé. Je tâcherai d' e peser le pour et le contre avant de synthétiser, même si vous vous doutez que je suis un adorateur de ce jeu, sans quoi il n'aurait pas eu les honneurs de "Fanboy inside" ( et le premier qui me rappelle que fanboy inside 8 était consacré à Toilet Kids...je l'épluche à l'économe avant de le déguster en tartare).
Castlevania Adventure a subi les foudres pour une raison majeure : son contrôle assez spécial. L'objectivité force à reconnaitre qu'en effet, Christopher Belmont est plus que limité dans cette aventure. Les armes secondaires ont rien moins que disparu. Vous ne pouvez désormais que compter sur votre fidèle fouet, les seuls items à collecter sont des recharges de vie (les coeurs qui d'habitude augmentaient votre arsenal sont ici des life-up), des upgrades de fouet, des pièces et des 1-UP.
Le fouet bénéficie d'un traitement nouveau également : à son apogée, il peut produire une boule de feu et ainsi permettre le combat à distance. Mais ce traitement est à double tranchant, en ce sens que chaque impact diminue la force de votre fouet ! Alors qu'auparavant, seule la perte d'une vie ramenait votre arme à son niveau initial. En gros, vous avez interêt à pratiquer avec prudance, car se retrouver face aux ennemis les plus résistants, et à fortiori les boss, avec un fouet standard...reviendrait à mettre sa main dans un mixer et espérer la ressortir intacte après usage...Syndrome Konami comparable à ce qui se fait dans Salamander ou Gradius, où le fait de perdre son armement rend la reprise plus ou moins aléatoire...
Mais surtout, Christopher est doté de mouvement lourds et impossibles à rectiifer une fois lancés. Ses sauts sont difficiles à maitriser et comme le jeu vous confronte à moult séquences de plate-formes d'une précision diabolique, pas étonnant que Castlevania Adventure ait récolté la réputation d'un jeu injouable à la difficulté insensée...
Voilà pour ceux qui s'en sont limités à une première approche d'un jeu qui à l'évidence accuse son âge, mais s'y insère très bien avec une exigence de contrôle très "vieille école". Et c'est ainsi que j'accomplis ma transition vers ma thèse : Castlevania The Adventure est un jeu extraordinaire dont ce qui fait l'indigence pour certains sera précisément ce qui cause la qualité pour moi.
Pour réfuter l'argument de la trop grande brièveté du jeu, je souligne la longueur des stages, mais surtout l'ingénieux fil directeur qui les unit.
Le stage 1 se passe dans un cimetière et n'a grande autre interêt que de vous rôder à la maitrise des sauts, notamment avec les derniers passages très exigeants mais intelligemment non mortels en cas d'échec, histoire de vous habituer au contrôle de Christopher. Il y a au passage deux 1-UP à débusquer dans ce stage. Le premier boss balayé, on entame le stage 2, une crypte à vampire baignée d'un thème inquiétant avec un effet de résonnance fort à propos dans ces caves humides et farcies d'adversaires retors, ici le jeu commence un peu à mixer phases de plate-formes toujours plus précises et apparitions d'ennemis de plus en plus évolués, comme les Zeldo et leurs bommerangs, mais surtouts les infects punaguchis qui tirent avant même d'être apparus à l'écran. Ce n'est qu'àprès que le jeu devient vraiment pointu avec un stage 3 qui pour moi demeure la plus exacte définition du stress dans le jeu vidéo...
La salle de torture qui vous attend (c'est l'heure de pointes, ha ha !) est un chef d'oeuvre dont seule une absolue maitrise des sauts vous permettra de voir la sortie. L'infernale montée verticale vous demandera bien de la précision et de la rapidité dans l'exécution des sauts, suivie d'une section labyrinthe. Christopher devra avancer et battre les ennemis rares mais machiavéliquement disposés afin de ne pas finir embroché comme un poulet...C'est avec des stages comme celui-ci que l'on comprend pourquoi Dracula était surnommé "l'empaleur".
Quant au dernier levels, il opère une excellente synthèse des trois stages précédents : tout ce que vous aurez appris devra être impeccablement maitrisé au travers de phases de combat éprouvantes et de plates-formes très pointues, avant de prétendre à l'honneur de mériter d'affronter Dracula lui-même...
Bref, un Castlevania très cohérent, jusque dans ses contrôles. Car si Christopher est aussi rigide dans ses déplacement, c'est tout simplement car il n'est qu'un simple humain ! Ce principe est assez étonnant mais concourt au réalisme du jeu, oui, les sauts sont difficiles, mais tiennent compte des limitations physiques de l'humain. Votre fouet perd de sa puissance ? Si l'on considère que sa force est directement liée à la santé du personnage, quoi de plus étonnant ? Même s'il est indéniable que le jeu y gagne en difficulté et peut finir par être décourageant, tout ceci-ces règles qui rendant le jeu si punitif- se tiennent parfaitement.
Et pour finir, l'ambiance délicieusement gothique et macabre est très bien amenée grâce à des musiques formidables dont je m'étonne qu'elles n'aient été reprises nulle part, du thème du stage 1 à celui, très émouvant et mélancolique, le la fin du jeu et de la fuite de Dracula, qui recroisera Christopher une dernière fois dans Castlevania Belmont's Revenge, quinze années après...
Petit aparté au sujet de l'excellente suite de Castlevania adventure : Chrisotpher est devenu beaucoup plus agile, ce qui est étonnant avec 15 ans de plus dans le cornet, non ?
Castlevania the Advenutre est un représentant de cette conception ludique de l'époque : un jeu qui ne pardonne pas et qui réclame bien de la pratique avant de livrer ses secrets...Seul un joueur endurant et persévérant verra s'ouvrir les entrailles du château de Dracula...Et de plus le jeu redémarre à chaque fois en plus difficile, à partir du loop 3 certains ennemis peuvent vous abattre d'un coup, s'ajoutant comme éléments mortels aux pics et au vide...Votre serviteur à sa grande époque avait poussé le vice jusqu'au loop 4 ou 5...
Bref j'ignore si mon effet sera suffisant, mais au travers de ces quelques lignes, j'entends rendre à ce jeu les honneurs qu'il mérite, un peu comme à tous ces jeux dont c'est le temps qui a révélé leur qualité...Et à cracher au visage de tous ceux qui en ont fait un jeu honni de l'histoire qu'ils ne sont que des joueurs incapables de s'adapter à des règles très précises instituées par bon nombre de jeux de cette génération. Faut-il avoir du culot pour penser qu'un jeu de 1989 doit s'adapter aux exigences de gameplay de joueurs dont certains n'étaient même pas encore des spermatozoides à cette époque ! Et c'est dommage pour eux, ils ont raté l'âge d'or...C'est sans doute ça qui les rend si fâchés ! C'est sur que Léa passion Proctologue, c'est moins excitant que les nuits blanches sur Mario Kart ou NBA Jam de l'époque !
Bref Castlevania Adventure est une perle sous-estimée mais dont le temps continuera de souligner l'aspect précurseur et la qualité d'un jeux au gameplay si personnalisé.Et pour en finir avec les béotiens incultes qui me ressortiront que la soit-disante "injouabilité" du jeu en faitun déchet, je suggère de tester Dragon's Lair sur NES. Allez-y, vous verrez !
Un replay (perfectible) sur ce jeu ainsi qu'un autre sur sa suite sont dispo sur ma chaine Dailymotion au passage.
Allez, Castlevania Adventure vous attend. Quand on voit le virage artistique et carrément conceptuel qu'a pris la série...Mention spécial à l'épisode jeu de baston dont je n'ai même pas retenu le nom...Ce ne peut qu'être un plaisir.
Merci et au prochain fanboy inside( j'hésite entre parler des boss les plus conceptuels du shmup première génération et les raisons qui me font rejeter tout tentative de tantrisme, je verrai en temps et en heure...)