[FANBOY INSIDE 14] Mister Nutz
Publié : 24 sept. 2010, 05:23
Bonjour messieurs. Allez, pour ce quatorzième épisode de cette saga avec du fanboy dedans (d'où son nom de fannboy inside), je décide de parler un peu plus de ce jeu assez monumental qu'est Mr Nutz. Et en plus il s'agit d'un jeu bien français, un jeu bien de chez nous ! On a au moins une raison d'être fier, il n'y a pas que le pinard, le camembert et les expulsions qu'on réussit en France...
Bienvenue dans le monde coloré et mignonnet de l'écureuil le plus vaillant de l'histoire !
Avant toute chose, il ne sera ici question que de la version Super Nintendo du jeu, car c'est la meilleure tout simplement...Pour avoir longtemps comparé les deux versions sur 16 bits, j'en suis arrivé à la conclusion que l'oipus sur SNES était très largement supérieur : des graphismes plus riches, une bande son infiniment mieux rendue, et puis le pad SNES est un chef d'oeuvre si on le compare à ce gros machin lourd et peu ergonomique qu'était le pad MD...OK je suis que je vais m'attirer les foudres d'une armée de fanboys MD munis de tire-bouchons et de ciseaux à cuticule, mais j'assume, après tout, je suis un fanboy Super Nintendo, et en connaissance de cause, car à ma grande époque, les deux 16 bits rivales trônaient sur mon bureau à côté de ma petite 36 cm...
Comme je suis retombé dans mon trip Mr Nutz à fond et que je ne savais pas où poster tout ça, je le fais ici. car rares sont les jeux qui, en plus de me plaire, me font éprouver pareille reconnaissance envers leurs créateurs. Et en plus, MrNutz montre décidément bien qu'il n'y a pas que le fromage que l'on fait bien dans notre beau pays...
Vous souvenez-vous de la revue Super Power ? Créée en aout 1992 par un Sumo dont le vrai nom était Jean Marc Demoly plus connu sous le pseudonyme de J'M Destroy, ponte également de Joypad (d'ailleurs la mise en page des deux publications était étrangement similaire, comme les pubs pour Joypad dans les colonnes de Super Power), cette revue avait l'intelligence de proposer une rubrique Work In Progress qui traita lors d'un numéro de mi 1993 d'un futur jeu de plate-forme avec un écureuil pour héros...Et putain de moine, quelles belles pages ! Des images qui de suite laissaient présager du meilleur...
Passons à Noel 1993. Avec mon petit pécule de l'époque, je m'étais constitué une reserve de secours. Késako ? Tout simplement une petite somme qui dormait , planquée dans mon bouquin de maths que je n'ai jamais ouvert autrement que pour en sortir mes biftons de reserve (franchement, les maths de seconde, quelle plaie...) en cas précisément de coup de foudre pour un jeu, un CD, une K7 audio...Rentrée 1994, un petit tour dans une FNAC entre deux heures de cours et là, non seulement je tombe sur un jeu au joli titre de Mr Nutz, mais en plus au prix d'exactement 313 nouveaux francs français. Ce qui était relativement bon marché pour l'époque, et pas si éloigné du prix de certaines cartouches d'occase (si vous avez lu le FI consacré à la Super Nintendo, vous vous rappelez que l'occase était devenue mon principal fournisseur après le système d'échange, système révolu depuis mon départ du collège...ouin). Résultat, après deux dixièmes de seconde de tergiversation, je suis en caisse avec une cartouche et je sors 400 balles de mon livre de maths.
Le genre plate-forme était à l'époque mon genre fétiche grâce à Super Mario, notamment Super Mario World, un jeu qui décidément a dépassé le staut légendaire pour en finir par couler dans mes veines, rejoignant ainsi Super Aleste jusque dans mon ADN. Ce Mr Nutz dont j'avais suivi le développement m'avait renvoyé aux poncifs du genre de plate-forme, mon esprit était clair : si ce jeu est si proche du Mario que j'idolâtre, il s'agit forcément d'une bombe....
Finie la journée de cours, et je n'eus rien de plus pressé que de rempiler rapidos à casa pour aller pénétrer ma Super Nintendo avec cette cartouche flambant neuve (à ce propos, j'avais pourtant rendez-vous avec celle qui eut le sinistre privilège d'être ma "copine" de l'époque, et qui d'ailleurs finit par me plaquer comme une merde de geek en puissance car mon loisir ne l'agréait pas (vous le savez déjà si vous avez lu l'épisode 7)..Mais bon, aucune importance, des heures de bonheurs ludiques valent bien plus que deux ou trois pelles maladroites voire baveuses dont les débutant(e)s ont le secret ! Un petit coup de Super NES et de Faith No More et on n'en parle plus ! D'ailleurs, ma première fois à Mr Nutz a finalement était plus marquante et plus agréable que ma première pelle et cette impression de mâcher du chewing-gum au gout mal défini...
D'ailleurs, détail amusant, ce Mr Nutz ne comprenait qu'une notice en anglais, un simple papier imprimé en français mentionnait en gros l'histoire, les commandes. D'autant plus amusant que le jeu proposait des textes en français, chose rare à l'époque.
Donc j'aborde le jeu comme un platformer linéaire, et très vite j'ai pigé que Mr Nutz était plus qu'un simple jeu de plate-forme. Mais une authentique mission d'exploration scénarisée et d'une grande étendue. Le premier monde se poursuit de jour et de nuit, avec un changement de musique très à propos, le thème prenant de nuit des airs de berceuse...Malgré la présence déjà de bonus bien cachés, ce premier monde est plus une introduction ; c'est avec le monde 2 (Adventure Park) que se révèle le potentiel de Mr Nutz.
Tout ce qui fait un grand jeu de plate-forme est là : lieux immenses, plates-formes articulées et variées, recherche intensive d'items modifiant la configuration du level...Comme les fameux interrupteurs à débusquer aux quatre coins du niveau en cors, gameplay qui renvoyait à celui de l'extraordinaire The Addams Family du même éditeur, clé pour intégrer l'antre du boss...Bref il y a avit de quoi faire ! Après une visite imposée de la maison de la sorcière vaincue (j'ignorais qu'il y avait tant d'animation dans un évier ! Maintenant je ne regarde plus mon robinet et mon Scotch-Brite de la même façon), on enchaine sur les souterrains volcaniques qui vous enverront dans les nuages, ensuite un petit peu de détente en fête foraine avant d'aller vous geler les miches face au vilain Yéti.
Ah oui, car je me suis emballé au point d'omettre de vous dire que le but du jeu est d'aller botter le cul à l'abominable homme des neiges qui veut changer la Terre en un immense desert de glace.A l'époque on ne parlait pas du réchauffement de la planète, c'est sans doute pour ça que le dessein du Yéti n'a pas rencontré le succès escompté.
L'incroyable qualité de Mr Nutz vient, en plus de son level design très élaboré, de la parfaite adéquation entre son et image. Outre l'aspect berceuse du thème des bois la nuit, tout un tas de petites références et subtilités ponctuent des thèmes musicaux dont on ne peut que saluer le créateur, monsieur Raphael Gesqua. Lors de la visite du cottage et de la cuisine, le rendu sonore opère un son à l'effet très "rustique", qui correspond à merveille avec l'ameublement tout en bois des lieux visités. Le thème du Volcano Underpass est lourd et pesant, un peu comme doit l'être l'atmosphère dans ces profondeurs surchauffées, le niveau dans les nuages est un absolu chef d'oeuvre où l'impression d'altitude et de liberté de mouvement sans sans égales depuis le world 5 de Super Mario Bros 3. Et quelle originalité de passer de souterrains directement au firmament...
Et intelligence suprême, le jeu vous note selon votre adresse et votre talent à tout trouver, grâce à un "skill bonus" et à une évaluation de la part du monde effectivement explorée. Car oui, si vous pensez avoir fini un monde ou même le jeu en fonçant droit de vant vous, dites-vous bien que non ! Vous n'avez au contraire rien accompli, et même pire, vous êtes passé à côté de toute la substance du jeu ! Il y a finir et achever...Finir réclame déjà quelques notions, mais l'achever...Voilà le véritable accomplissement.
Chaque monde comporte un nombre précis de pièces d'or habilement réparties voire carrément vicieusement planquées. Du total de pièces collectées en fin de stage dépendra le pourcentage effectivement exploré du niveau. Tout trouver fait un perfect et vous octroie une vie supplémentaire. Longtemps cette quête du perfect systématique aura été ma raison de revenir encore et toujours à ce jeu...
Allez, pour vous spoiler le jeu , voilà l'équivalence pièces / monde :
Monde 1 : 167 pièces
Monde 2 : 430 pièces
Monde 3 : 292 pièces
Monde 4 : 276 pièces
Monde 5 : 391 pièces
Monde 6 : 173 pièces
Soit un total de 1729 pièces. Bref, il y a vraiment de quoi s'occuper.
Mention spéciale au boss final, Mr Blizzard, un Yéti très hargneux aux attaques ajustées et même parfois mortelles ! Ce combat est à l'image du jeu lui-même : technique, épique, sans merci et se déroulant dans un environnement hostile et exigeant...Bref un des barouds les plus homériques auxquels je me suis livré, et pourtant, du jeu de plate-forme, j'en aurai bouffé (et j'en bouffe toujours d'ailleurs...)
-Il y a deux hommages dans Mr;Nutz à deux icônes de la plate-forme, à savoir Mario et Sonic. En 1993, Mario Nintendo et Sonic Sega étaient déjà deux vrais emblèmes, MR. Nutz comporte dans le monde 1 des plantes Carnivores directement inspirées de celles de Super Mario:
Les niveaux 2 (Adventure Park) et 4 (Volcano Underpass) comportent parmi leur bestiaire des taupes qui existent en deux "modèles", petit et géant, comme les Monty Mole et Mega Mole de Super Mario World.
Enfin, dans le (long !) level "Fowl Kitchen", Mr.Nutz voyage dans la tuyauterie d'un évier géant, ces passages ne sont pas sans évoquer les tunnels de Sonic.
Les boss aussi sont intéressants ! Dans le monde Adventure Park, MrNutz doit trouver une clé pour rentrer dans une maison et y affronter un boss-sorcière, j'y vois un clin d'oeil au conte Hansel et Gretel, un parallèle que je retrouve au level "Ice Scream" où l'intérieur de l'igloo est composé de cornets et de crème glacée.
Dans le monde 4, on retrouve un nouveau clin d'oeil à un conte, Jack et le Haricot Magique. Dans les niveaux souterrains (Volcano Underpass 1 à 3), des plantes évoquant le haricot magique font office d'échelle et vous mpermettent d'atteindre les nuages, où vous attend le boss Ograoum papas, clin d'oeil évident au géant du Chateau.
Le boss du monde 5 (Mean streets) , Little Clown, ferait-il allusion au clown sinistre du "IT" de Stephen King ? La musique qui l'accompagne est assez sinistre également, fait unique dans le jeu.
Le personnage de Mr Nutz lui-même n'est-il finalement pas insiré de l'ecureuil Fou (screwball squirrel) créé par tex Avery en 1944 ? Sur les Covers SNES et MD, Mr.Nutz a un design plutot mignon, alors que sur la cover GBA par exemple (ainsi que sur Amiga si je me rappelle bien), son trait se rapproche nettement de celui de Tex Avery.
D'ailleurs, pour ceux qui ont vu le tout premier cartoon de l'Ecureuil fou (Screwball squirrel, 1944), vous aurez noté que celui-ci s'ouvre sur une vue aérienne de l'établissement psychiatrique pour délirants dans lequel l'Ecureuil fou est interné. Les bâtiments qui le composent forment le mot "NUTZ", jeu de mots entre noisette (un truc que les écureuils apprécient il me semble!) et la signification seconde de ce terme, "dingue, timbré, cinglé".
Voilà. Peut-être y a-t-il d'autres trucs que je n'ai pas réussi à décrypter, il me reste encore du chemin avant de pouvoir rivaliser avec un certain DrLakav que je salue au passage, mais il fallait que je poste tout ça sur ce jeu que j'idolâtre depuis plus de 15 ans, et dont la réputation est selon moi bien inférieure à ce qu'il mérite.
Mon objectif est actuellement d'accomplir un jour le run parfait : one life, no hit, avec les 1729 pièces. J'y suis presque, si un jour j'y arrive je pourrai enfin prétendre être le meilleur joueur au monde à ce jeu...Cortex aura enfin conquis le monde ! Mr Nutz fut une véritable baffe en matière de jeu de plate-forme, entre les baffes précédentes qu'étaient Super Mario World et Addams Family...J'ai du attendre Noel de cette année 1994 afin de reprendre une nouvelle torgnole sur un jeu de plate-forme avec le non moins légendaire Donkey Kong Country, qui comme Mr Nutzavait un double sens de lecture : finir le jeu mais surtout tout trouver, au delà des 100%...
Allez, vous vous faites une p'tite partie ?
A la prochaine pour le Fanboy Inside n°15, même site, même forum.
Bienvenue dans le monde coloré et mignonnet de l'écureuil le plus vaillant de l'histoire !
Avant toute chose, il ne sera ici question que de la version Super Nintendo du jeu, car c'est la meilleure tout simplement...Pour avoir longtemps comparé les deux versions sur 16 bits, j'en suis arrivé à la conclusion que l'oipus sur SNES était très largement supérieur : des graphismes plus riches, une bande son infiniment mieux rendue, et puis le pad SNES est un chef d'oeuvre si on le compare à ce gros machin lourd et peu ergonomique qu'était le pad MD...OK je suis que je vais m'attirer les foudres d'une armée de fanboys MD munis de tire-bouchons et de ciseaux à cuticule, mais j'assume, après tout, je suis un fanboy Super Nintendo, et en connaissance de cause, car à ma grande époque, les deux 16 bits rivales trônaient sur mon bureau à côté de ma petite 36 cm...
Comme je suis retombé dans mon trip Mr Nutz à fond et que je ne savais pas où poster tout ça, je le fais ici. car rares sont les jeux qui, en plus de me plaire, me font éprouver pareille reconnaissance envers leurs créateurs. Et en plus, MrNutz montre décidément bien qu'il n'y a pas que le fromage que l'on fait bien dans notre beau pays...
Vous souvenez-vous de la revue Super Power ? Créée en aout 1992 par un Sumo dont le vrai nom était Jean Marc Demoly plus connu sous le pseudonyme de J'M Destroy, ponte également de Joypad (d'ailleurs la mise en page des deux publications était étrangement similaire, comme les pubs pour Joypad dans les colonnes de Super Power), cette revue avait l'intelligence de proposer une rubrique Work In Progress qui traita lors d'un numéro de mi 1993 d'un futur jeu de plate-forme avec un écureuil pour héros...Et putain de moine, quelles belles pages ! Des images qui de suite laissaient présager du meilleur...
Passons à Noel 1993. Avec mon petit pécule de l'époque, je m'étais constitué une reserve de secours. Késako ? Tout simplement une petite somme qui dormait , planquée dans mon bouquin de maths que je n'ai jamais ouvert autrement que pour en sortir mes biftons de reserve (franchement, les maths de seconde, quelle plaie...) en cas précisément de coup de foudre pour un jeu, un CD, une K7 audio...Rentrée 1994, un petit tour dans une FNAC entre deux heures de cours et là, non seulement je tombe sur un jeu au joli titre de Mr Nutz, mais en plus au prix d'exactement 313 nouveaux francs français. Ce qui était relativement bon marché pour l'époque, et pas si éloigné du prix de certaines cartouches d'occase (si vous avez lu le FI consacré à la Super Nintendo, vous vous rappelez que l'occase était devenue mon principal fournisseur après le système d'échange, système révolu depuis mon départ du collège...ouin). Résultat, après deux dixièmes de seconde de tergiversation, je suis en caisse avec une cartouche et je sors 400 balles de mon livre de maths.
Le genre plate-forme était à l'époque mon genre fétiche grâce à Super Mario, notamment Super Mario World, un jeu qui décidément a dépassé le staut légendaire pour en finir par couler dans mes veines, rejoignant ainsi Super Aleste jusque dans mon ADN. Ce Mr Nutz dont j'avais suivi le développement m'avait renvoyé aux poncifs du genre de plate-forme, mon esprit était clair : si ce jeu est si proche du Mario que j'idolâtre, il s'agit forcément d'une bombe....
Finie la journée de cours, et je n'eus rien de plus pressé que de rempiler rapidos à casa pour aller pénétrer ma Super Nintendo avec cette cartouche flambant neuve (à ce propos, j'avais pourtant rendez-vous avec celle qui eut le sinistre privilège d'être ma "copine" de l'époque, et qui d'ailleurs finit par me plaquer comme une merde de geek en puissance car mon loisir ne l'agréait pas (vous le savez déjà si vous avez lu l'épisode 7)..Mais bon, aucune importance, des heures de bonheurs ludiques valent bien plus que deux ou trois pelles maladroites voire baveuses dont les débutant(e)s ont le secret ! Un petit coup de Super NES et de Faith No More et on n'en parle plus ! D'ailleurs, ma première fois à Mr Nutz a finalement était plus marquante et plus agréable que ma première pelle et cette impression de mâcher du chewing-gum au gout mal défini...
D'ailleurs, détail amusant, ce Mr Nutz ne comprenait qu'une notice en anglais, un simple papier imprimé en français mentionnait en gros l'histoire, les commandes. D'autant plus amusant que le jeu proposait des textes en français, chose rare à l'époque.
Donc j'aborde le jeu comme un platformer linéaire, et très vite j'ai pigé que Mr Nutz était plus qu'un simple jeu de plate-forme. Mais une authentique mission d'exploration scénarisée et d'une grande étendue. Le premier monde se poursuit de jour et de nuit, avec un changement de musique très à propos, le thème prenant de nuit des airs de berceuse...Malgré la présence déjà de bonus bien cachés, ce premier monde est plus une introduction ; c'est avec le monde 2 (Adventure Park) que se révèle le potentiel de Mr Nutz.
Tout ce qui fait un grand jeu de plate-forme est là : lieux immenses, plates-formes articulées et variées, recherche intensive d'items modifiant la configuration du level...Comme les fameux interrupteurs à débusquer aux quatre coins du niveau en cors, gameplay qui renvoyait à celui de l'extraordinaire The Addams Family du même éditeur, clé pour intégrer l'antre du boss...Bref il y a avit de quoi faire ! Après une visite imposée de la maison de la sorcière vaincue (j'ignorais qu'il y avait tant d'animation dans un évier ! Maintenant je ne regarde plus mon robinet et mon Scotch-Brite de la même façon), on enchaine sur les souterrains volcaniques qui vous enverront dans les nuages, ensuite un petit peu de détente en fête foraine avant d'aller vous geler les miches face au vilain Yéti.
Ah oui, car je me suis emballé au point d'omettre de vous dire que le but du jeu est d'aller botter le cul à l'abominable homme des neiges qui veut changer la Terre en un immense desert de glace.A l'époque on ne parlait pas du réchauffement de la planète, c'est sans doute pour ça que le dessein du Yéti n'a pas rencontré le succès escompté.
L'incroyable qualité de Mr Nutz vient, en plus de son level design très élaboré, de la parfaite adéquation entre son et image. Outre l'aspect berceuse du thème des bois la nuit, tout un tas de petites références et subtilités ponctuent des thèmes musicaux dont on ne peut que saluer le créateur, monsieur Raphael Gesqua. Lors de la visite du cottage et de la cuisine, le rendu sonore opère un son à l'effet très "rustique", qui correspond à merveille avec l'ameublement tout en bois des lieux visités. Le thème du Volcano Underpass est lourd et pesant, un peu comme doit l'être l'atmosphère dans ces profondeurs surchauffées, le niveau dans les nuages est un absolu chef d'oeuvre où l'impression d'altitude et de liberté de mouvement sans sans égales depuis le world 5 de Super Mario Bros 3. Et quelle originalité de passer de souterrains directement au firmament...
Et intelligence suprême, le jeu vous note selon votre adresse et votre talent à tout trouver, grâce à un "skill bonus" et à une évaluation de la part du monde effectivement explorée. Car oui, si vous pensez avoir fini un monde ou même le jeu en fonçant droit de vant vous, dites-vous bien que non ! Vous n'avez au contraire rien accompli, et même pire, vous êtes passé à côté de toute la substance du jeu ! Il y a finir et achever...Finir réclame déjà quelques notions, mais l'achever...Voilà le véritable accomplissement.
Chaque monde comporte un nombre précis de pièces d'or habilement réparties voire carrément vicieusement planquées. Du total de pièces collectées en fin de stage dépendra le pourcentage effectivement exploré du niveau. Tout trouver fait un perfect et vous octroie une vie supplémentaire. Longtemps cette quête du perfect systématique aura été ma raison de revenir encore et toujours à ce jeu...
Allez, pour vous spoiler le jeu , voilà l'équivalence pièces / monde :
Monde 1 : 167 pièces
Monde 2 : 430 pièces
Monde 3 : 292 pièces
Monde 4 : 276 pièces
Monde 5 : 391 pièces
Monde 6 : 173 pièces
Soit un total de 1729 pièces. Bref, il y a vraiment de quoi s'occuper.
Mention spéciale au boss final, Mr Blizzard, un Yéti très hargneux aux attaques ajustées et même parfois mortelles ! Ce combat est à l'image du jeu lui-même : technique, épique, sans merci et se déroulant dans un environnement hostile et exigeant...Bref un des barouds les plus homériques auxquels je me suis livré, et pourtant, du jeu de plate-forme, j'en aurai bouffé (et j'en bouffe toujours d'ailleurs...)
-Il y a deux hommages dans Mr;Nutz à deux icônes de la plate-forme, à savoir Mario et Sonic. En 1993, Mario Nintendo et Sonic Sega étaient déjà deux vrais emblèmes, MR. Nutz comporte dans le monde 1 des plantes Carnivores directement inspirées de celles de Super Mario:
Les niveaux 2 (Adventure Park) et 4 (Volcano Underpass) comportent parmi leur bestiaire des taupes qui existent en deux "modèles", petit et géant, comme les Monty Mole et Mega Mole de Super Mario World.
Enfin, dans le (long !) level "Fowl Kitchen", Mr.Nutz voyage dans la tuyauterie d'un évier géant, ces passages ne sont pas sans évoquer les tunnels de Sonic.
Les boss aussi sont intéressants ! Dans le monde Adventure Park, MrNutz doit trouver une clé pour rentrer dans une maison et y affronter un boss-sorcière, j'y vois un clin d'oeil au conte Hansel et Gretel, un parallèle que je retrouve au level "Ice Scream" où l'intérieur de l'igloo est composé de cornets et de crème glacée.
Dans le monde 4, on retrouve un nouveau clin d'oeil à un conte, Jack et le Haricot Magique. Dans les niveaux souterrains (Volcano Underpass 1 à 3), des plantes évoquant le haricot magique font office d'échelle et vous mpermettent d'atteindre les nuages, où vous attend le boss Ograoum papas, clin d'oeil évident au géant du Chateau.
Le boss du monde 5 (Mean streets) , Little Clown, ferait-il allusion au clown sinistre du "IT" de Stephen King ? La musique qui l'accompagne est assez sinistre également, fait unique dans le jeu.
Le personnage de Mr Nutz lui-même n'est-il finalement pas insiré de l'ecureuil Fou (screwball squirrel) créé par tex Avery en 1944 ? Sur les Covers SNES et MD, Mr.Nutz a un design plutot mignon, alors que sur la cover GBA par exemple (ainsi que sur Amiga si je me rappelle bien), son trait se rapproche nettement de celui de Tex Avery.
D'ailleurs, pour ceux qui ont vu le tout premier cartoon de l'Ecureuil fou (Screwball squirrel, 1944), vous aurez noté que celui-ci s'ouvre sur une vue aérienne de l'établissement psychiatrique pour délirants dans lequel l'Ecureuil fou est interné. Les bâtiments qui le composent forment le mot "NUTZ", jeu de mots entre noisette (un truc que les écureuils apprécient il me semble!) et la signification seconde de ce terme, "dingue, timbré, cinglé".
Voilà. Peut-être y a-t-il d'autres trucs que je n'ai pas réussi à décrypter, il me reste encore du chemin avant de pouvoir rivaliser avec un certain DrLakav que je salue au passage, mais il fallait que je poste tout ça sur ce jeu que j'idolâtre depuis plus de 15 ans, et dont la réputation est selon moi bien inférieure à ce qu'il mérite.
Mon objectif est actuellement d'accomplir un jour le run parfait : one life, no hit, avec les 1729 pièces. J'y suis presque, si un jour j'y arrive je pourrai enfin prétendre être le meilleur joueur au monde à ce jeu...Cortex aura enfin conquis le monde ! Mr Nutz fut une véritable baffe en matière de jeu de plate-forme, entre les baffes précédentes qu'étaient Super Mario World et Addams Family...J'ai du attendre Noel de cette année 1994 afin de reprendre une nouvelle torgnole sur un jeu de plate-forme avec le non moins légendaire Donkey Kong Country, qui comme Mr Nutzavait un double sens de lecture : finir le jeu mais surtout tout trouver, au delà des 100%...
Allez, vous vous faites une p'tite partie ?
A la prochaine pour le Fanboy Inside n°15, même site, même forum.