[FANBOY INSIDE 15] The King of Fighters 96
Publié : 10 oct. 2010, 18:56
Bienvenue amis et ennemis dans ce 15ème épisode de Fanboy Inside, mon feuilleton virtuel pas si virtuel consacré aux grands moments de ma vie ludique (je voulais poster aussi les grands moments de ma vie sexuelle et militante, mais vu la thématique du présent site, je vais m'abstenir). Aujourd'hui, il sera question d'un titre qui est à ce jour le seul véritable jeu de combat que je poursuis encore régulièrement de mes assiduités depuis mon relatif désintérêt pour le genre, qui s'est vu éclipser dès 1999 par les jeux de puzzle (je ne parle pas des shmups ni des jeux de plate-forme car ces deux styles sont mes favoris depuis ces jours heureux où je découvris les loisirs vidéoludiques).
Violent fighting to come again !
As a year-flew by from the excitment
We now declare the opening of our special team tournament
Again....
in 1996 !
En ces temps-là, j'étais moche, boutonneux et assez infréquentable (bon je suis toujours moche, je tâche de tempérer mon caractère infréquentable et mes boutons d'acné ont fondu), je squattais la défunte salle de jeux du boulevard Gambetta à Grenoble...C'est après mes épisodes Raiden, Thunder Cross II et Thunder Dragon II que j'ai commencé à varier un peu mes horizons en tâtant un peu d'un certain Mortal Kombat II, fort attiré par les délicates façons de porter l'estocade à ses adversaires...Puis vint Killer Instinct dont vous avez tous bien sûr lu ma chronique dans un épisode précédent de Fanboy Inside, et arriva un jour un jeu de combat dans cette salle d'arcade où il n'y avait pas que le crédit qui se monnayait (certains fournisseurs d'additifs à cigarette se baladaient parfois entre deux bornes dans l'arrière-salle outrageusement éclairée) : The King of Fighters 96.
Auparavant, j'avais déjà testé de quelques jeux de cogne façon SNK, dont l'emergence est en elle-même un prodige, à cette époque où sa majesté Street Fighter II règnait en maitre sur l'univers du bourre-pif en pixels. Fatal Fury 2, Art of Fighting et Worlds Heroes 2 représentaient une alternative intéressante face aux aventures de Chun-Li et de Blanka.
Ces quelques jeux me provèrent vite une chose : j'étais décidément une merde à ces jeux-là ! Impossible de vaincre plus de trois advseraires, et quand j'y repense, la gestion des sprites géants d'AOF et le double plan de Fatal Fury 2 m'emmerdaient plus qu'autre chose tellement ça chamboulait mes habitudes prises sur SFII version Super Nintendo...Ca étonnait bien du peuple que ce merdeux à grosse touffe de cheveux (c'était le cas avant, je vous jure) qui finissait Raiden en un crédit sur la borne d'à côté ne fût (subjonctif imparfait merveilleusement utilisé) pas capable de jouer à ces jeux qui étaient les plus populaires de l'endroit...Déjà votre dévoué se faisait remarquer, on aurait pu me consacrer une reconstitution dans la poilifiante émission Mystères sur TF1 (oui j'étais accro à ce programme qui me faisait flipper mais qui aujourd'hui me fait rire). Il n'y a guère que World Heroes 2 en Death Match contre les potes qui me plaisait encore (je n'oublie pas non plus son infâme boss final, Dio, qui m'a toujours tenu en respect...Enfoiré de truc !)
Un peu d'histoire ? Depuis 1994, un grand tournoi annuel s'organise et rassemble les meilleurs fighters du monde pour les faires s'affronter par équipe de trois jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une seule équipe, celle-sera aura l'insigne honneur d'affronter l'organisateur de la joute en personne. Les éditions 94 et 95 étaient présidées par un génie psychotique avide de conquête du monde (non ce n'était pas moi, euh, pas Cortex), mais un certain Rugal Bernstein, fou délirant dont seuls les meilleurs lutteurs du monde pouvaient espérer triompher, bien sûr...
Avec ce concept, SNK plante un nouveau décor avec le combat par équipe, qui rajoute une profondeur assez inouie à l'univers des jeux de cogne en VS. De plus, SNK se pose ainsi en référence pour les joueurs, mais pour eux-mêmes également, en créant des personnages pour l'occasion comme l'emblématique Kusanagi Kyo, et surtout en reprenant des héros de Fatal Fury et d'Art of Fighting en leur donnant un maniement tout nouveau, et c'est tant mieux ! Fini le double plan de mes fesses, finis les sprites qui couvrent à eux deux 70% de l'écran. Retour à un schéma bien classique qui n'avait plus rien à prouver.
L'histoire du tournoi KOF évolue : devenu un évènement largement plébiscité par un public sadique ne se doutant pas que les trois joueurs se ramassent pléthore de coups en pleine bobine pour sauver l'humanité, le tournoi du king of fighters- lui même issu du premier Fatal Fury appelé "The King Of Fighters" qui vit l'assassinat de Jeff Bogard par le sinistre caid expert en arts martiaux Geese Howard (une allusion au "big boss" du film éponyme avec Bruce Lee ?) devient une attraction reconnue et sponsorisée par de nombreux appuis financiers, ce qui désormais le fait sortir de la clandestinité afin de le livrer à vos yeux ébahis ! Ce scénario justifie très certainement l'ambiance de ce volet 96, bien plus animée et vivante que les deux éditions précédentes.
Après une intro ultra pêchue, on rentre dans le vif du sujet. Le roster de cette année est dément : 27 personnages tous plus charismatiques les uns que les autres sont au taquet, prêt à s'envoyer pleine baffe sur la tronche. Parmi ces héros se retrouvent d'ailleurs des personnages qui deviendront d'authentiques mascottes de la firme, comme le très intéressant Yagami Iori, qui aujourd'hui est sans doute devenu l'un des héros de baston les plus connus de l'histoire du genre, aux côtés des Ryu et autres Ken...
Le plus saisissant dans KOF 96 est son incroyable vivacité, perceptible à tous les niveaux. Depuis que ce tournoi est légalisé, de nombreux spectateurs viennent agrémenter le rendu visuel, de même que chaque stage est servi par une introduction qui ajoutent à la solennité de la rencontre.
Les combattants voient également leurs aptitudes considérablement modifiées par rapports aux épisodes précédents. Les commandes ont été uniformisées et sont plus cohérentes (finies les manips tordues du genre avant arrière avant deux poings), et sortent beaucoup plus facilement, ce qui donne un dynamisme nouveau aux combats. Et merci, le coup de la fury qui bouffe 2/3 de la barre est passé à la trappe, tout comme de nombreux coups à distance ont purement et simplement été dégagés...Ce qui oblige le joueur à jouer offensif.
La technicité des luttes est renfocée par de nouvelles possibilités d'enchainement et l'apparition du "counter", coup placé en sorte de contrer un coup adverse et d'ouvrir une possibilité de contre-attaque immédiate par presque n'importe autre quel coup, dont la puissance sera maximisée. En gros, pour vaincre, il faut aller de l'avant. Ce qui tend à grandement favoriser les personnages à chopes, comme le célèbre Clark dont le Backbreaker (ouya !) chope à distance et fait très mal...ce qui en fait franchement le personnage le plus facile à prendre en main du jeu.
KOF 96 est donc un jeu d'une grande violence, ce qui tranche avec les animations lentes de l'épisode 95 qui eut pour principal mérite d'introduire le "TEAM EDIT", rendant la durée de vie du jeu quasi-exponentielle. Le jeu propose donc des guerriers fort affûtés, mais force est de reconnaitre que les plus puissants d'entre eux surclassent largement les autres. Au rayon des monstres de puissance quasiment imbattable aux mains d'un joueur entrainé, on peut citer :
-Clark
-Leona
-Iori Yagami
-Mature
-Choi Bounge
-Geese Howard
-Athena Asamiya
-Robert Garcia
J'adore Leona et ses possibilités de surenchère au combat !
Si tous les persos sont donc très bons et ont leurs forces, le réel déséquilibre entre les joueurs est trop flagrant pour que le joueur ne finisse pas très rapidement par se lasser des autres, ce qui est un peu dommage...
Quelques bugs également viennent pimenter le jeu, si certains interrompent la partie, d'autres permettent des combos hallucinants, notammement l'enchainement de 5 C+D avec Leona ou Kim Kaphwan...
Autre attraction de ce jeu : ses deux boss. Parfaitement intégrés à l'intrigue et servis par des intros dramatiques bercées de thèmes inquiétant, Kagura Chizuru et Goenitz sont les deux derniers adversaires de cette édition. Si Chizuru est en fait animée de bonnes intentions (elle désire tester la force des guerriers finalistes afin de renvoyer au néant un pouvoir obscur et maléfique dont on apprend que Rugal en a été la victime), le grand méchant, Goenitz, est tout sauf une mince affaire. On apprend que sa puissance est infiniment supérieure à celle de Rugal dont il a arraché l'oeil. Ce boss est souvent retenu comme l'un des plus retors de la saga, grâce à son sens très vicieux de l'anticipation, ses facultés de téléportation, sa rapidité et surtout, ses furies infinies...Sa maudite tornade est à ce jour le coup qui m'enerve le plus tous jeux de combat confondus...
Le dernier apport fondamental de KOF 96 est son excellente bande-son dont certains morceaux finiront par devenir récurrents et emblématiques de certains persos ou équipes. Elle participe de l'ambiance fantastique de cet opus, qui donne au joueur l'impression d'être acteur tout en étant aux premières loges d'un spectacle de qualité.
D'ailleurs, les thèmes de Kyo ou de Iori sont vraisemblablement deux des BGM les plus célèbres dans le genre...
Suite à cet épisode 96, viendra un opus 97 (sans blague !), qui de façon assez incompréhensible, minorera l'ambiance sonore pour n'atteindre de réelle intensité que lors des combats contre Iori/Leona en version "Riot of the blood" et l'équipe Orochi (Yashiro, Chris et Shermie) et un boss final étrangement faible...
Aujourd'hui, même si l'aura de ce KOF 96 est largement ternie par celle de l'épisode 98, on ne peut que reconnaitre que c'est bel et bien ce KOF 96 qui ouvrit les voies de la modernité dans cette grande saga du jeu de fighting. Son ambiance incomparable et aussi le masochisme de se mesurer à un Goenitz imprévisible en font pour moi et de très loin le meilleur volet et carrément le meilleur jeu de combat de l'histoire, du moins de l'histoire que j'en connais...Et qui ne risque pas de changer car aujourd'hui, il ne me reste que les jeux de plates formes, de puzzle, de tir évidemment...et KOF 96 !
Merci d'avoir perdu un peu de votre temps en lisant ce post.
Note : les captures d'écran qui accompagnent ce petit laius sont toutes tirées d'une partie faite un peu avant la rédaction de ce Fanboy Inside : Jeu en level 8 avec Ralf, Clark et Leona.