[FANBOY INSIDE 18] 2001:A space Odyssey

Tranches de passions surtout rétro et surtout gaming, mais pas que. Alias "FBI" - si les fédéraux débarquent, c'est Yace qui a fait le coup.
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yace
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Pour ce Fanboy Inside très spécial, et sur demande d'Alec, Danmaker, Atryu et Mickey, je vais m'atteler à une rédaction sur un sujet sans rapport aucun avec le jeu vidéo (quoique certains jeux vidéo aient déjà fait de nombreuses allusions au thème de ce volet 18), mais plutot sur un film. Et pas n'importe lequel, LE film ! Inutile de le cacher, c'est bien du titanesque 2001 : l'Odyssée de l'espace qu'il s'agit. Le film de ma vie, celui que je demanderai à revoir juste avant de passer l'arme à gauche.

Bienvenue donc dans cet hommage à 2001 !

Sorti en 1968 et réalisé par Stanley Kubrick qui en a également supervisé les effets et la photographie, 2001 : l'odyssée de l'Espace est une pièce magistrale de l'histoire du cinéma, fruit de la rencontre entre un cinéaste perfectionniste et un auteur de science fiction prolifique, Arthur C.Clarke. Le film, dont le tournage avait débuté trois années auparavant, est à l'heure actuelle pour moi la plus exacte définition de la perfection du 7ème art.

Préambule : une suite à Dr Folamour ?

Le précédent film de Stanley Kubrick, Dr Folamour : ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe était une farce délicieuse et caustique quant à la paranoia qui menait nos dirigeants à l'holocauste nucléaire, émaillée de dialogues grandioses et portée par un Peter Sellers au somment de son art dans les rôles du président des USA, du capitaine d'aviation et du Dr Folamour. Le film s'achève sur la fin de notre monde, lui donnant un aspect de fable absurde et cynique.
Pendant un temps, Kubrick avait résolu de montrer son Dr Folmaour comme un film documentaire réalisé par des extra-terrestres railleurs, idée qui fut finalement abandonnée mais donna l'envie au réalisateur de concevoir un film de science fiction.

La rencontre et les mises au point entre Kubrick et Clarke donnèrent finalement naissance à un projet de long métrage : une nouvelle vision essentiellement picturale et poétique sur l'évolution de l'homme.

Ossature de l'oeuvre : les 5 "idées directrices"

Kubrick concevait chacun de ses films comme la mise en relief de plusieurs idées fondamentales qu'il nommait lui-même "unités insubmersibles". 2001 opte pour cette structure de façon si ostensible qu'il est même parfois logique de l'entrevoir tel un film à sketches. 5 grandes séquences dirigent l'oeuvre, il convient de les énumérer et de les détailler successivement avant d'en entreprendre la dissection, dissection qui ne sera que fort superficielle, car est-il simplement humain de prétendre à l'exhaustivité quand on traite de 2001 : A space Odyssey ?

L'origine de l'humanité -The Dawn of Man-
Le film s'ouvre sur des paysages pauvres d'une humanité supposée et primitive (il est amusant de voir à quel point l'ouverture de 2001 est antinomique du final de Dr Folamour, une manie chez Kubrick qui se poursuivra jusqu'à Eyes Wide Shut).
Dans ces environnements hostiles, les ancêtres originels de l'homme ne sont que des "hominidés" soumis aux mêmes règles et aux mêmes risque de prédation que n'importe quelle autre espèce. Ils cohabitent avec d'autres êtres, se disputent une maigrent végétation et de faibles étendues d'eau, et certains meurent victimes d'attaques de carnivores devant lesquels ils sont désarmés.
Ils peinent à survivre mais commencent à vivre en clans, qui parfois s'affrontent pour la domination des ressources vitales. Un jour, un groupe de ces hominidés est chassé par un autre, supérieur en nombre, qui s'accaparent un maigre territoire pourvu d'eau. Les êtres ainsi dépossédés errent et manquent de succomber quand un matin, l'un d'eux aperçoit un monolithe noir qui se dresse devant eux. Il ameute son clan et la vision de ce monolithe semble les mettre en transe puis dans un état d'excitation incontrolable...
Peu après l'un des membres du groupe s'arrête devant une carcasse sur le sol. Il semble absorbé de pensées, puis se saisit d'un os, avec lequel il se livre à de rudimentaires mouvements, avant que le souvenir de ce mystérieux monolithe ne lui revienne. Il se persuade =des usages possibles que revêtit l'os en tant qu'outil, mais également en tant qu'arme...et dans un trait d'esprit entrevoit la supériorité que lui confère sa découverte et le changement d'habitudes alimentaires qui se profile, l'os pouvant être utilisé pour tuer des êtres et les dévorer ensuite, revanche sur la cruauté de la nature qui désormais ne sera plus subie mais exercée...L'esprit humain vient d'emerger de la nature animale avec un objectif double : l'utilisation d'instrument, accompagnée d'une volonté de domination.

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Les mêmes hominidés, devenus omnivores, étendent leur territoire au détriment des autres espèces et de certains des leurs qu'ils n'hésitent pas à tuer.
Après la reprise de leur point d'eau aux intrus qui les avaient chassés, l'un des mambres du clan vainqueur lancent dans un geste triomphal l'os, première matérialisation de l'intelligence des hommes...

L'espace colonisé et aseptisé
Après une ellipse fameuse de 4 millions d'années (on n'apprend ce chiffre que bien plus tard dans le film), l'humanité est devenue espèce dominante sur Terre, et n'a pas limité sa volonté d'extension à la seule planète, mais également à cet espace mystérieux, source d'interrogation mais aussi de compétition entre les deux blocs de la Guerre Froide, que Kubrick nous présente comme collaborant à un projet d'envergure, aspect étonnant compte tenu des dates de tournage du film et de la thématique de Dr Folamour.
La station spatiale internationale heberge une réunion importante faisant suite à une découverte intrigante : un sugnal mystérieux émane du sol lunaire, et personne n'est en mesure de déterminer la nature véritable de cet évènement...Ainsi, les débats vont bon train en la base de Clavius, et les Etats Unis ainsi que l'URSS décident d'une expédition équipée sur la Lune afin de prendre plus ample connaissance du phénomène.

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Arrivés à destination, les astronautes entament des fouilles qui permettent l'excavation d'un monolithe noir inconnu de l'humanité. L'objet, délibérément placé au centre d'un cratère par des forces dont l'appréhension dépasse la reflexion humaine, emet dès lors un signal puissant, dont des recherches déterminent la destination :la lointaine planète Jupiter.

Mission JUpiter -18 Months later-

Après un carton portant l'une des rares indications temporelles du film, nous assistons à l'expédition qui fait suite à ces fouilles lunaires plus intrigantes que réellement source de connaissance.

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Une mission américaine a lancé le vaisseau Discovery 1 à la conquête de Jupiter afin de déterminer précisément l'objectif du signal émis par le monolithe. A bord, cinq membres d'équipage, les astronautes David Bowman, chef d'expédition, son adjoint Frank Poole, les docteurs Charles Hunter, Jack Kimble et Victor Kaminsky, ces ttrois derniers étant en état d'hibernation dans des cellules spéciales...Ainsi qu'un des modèles les plus perfectionnés du génie cybernétique, le super-ordinateur HAL 9000, qui supervise l'entière fonctionnalité de chacun des éléments du vaisseau.
La vie à bord s'organise, Bowman et Poole font de l'exercice physique, mangent, dessinent, s'occupant finalement assez peu de détails techniques, l'omniprésence de HAL les dédouanant de toute inquiétude.

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Cependant, l'ordinateur, affable et communicatif envers ces humains qui l'ont créé, signale une défaillance, défaillance dont la réalité est douteuse. Les deux astronautes, perplexes, décident de vérifier eux-mêmes les dires de leur HAL. C'est auc ors d'une sortie dans l'espace que HAL fait tuer Poole, arrête l'approvisionnement vital des trois astronautes endormis et tente d'emprisonner Bowman hors du vaisseau.

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Au prix d'un effort surhumain, Bowman parvient à réintégrer Discovery et déconnecte la mémoire de HAL, lequel cessera de fonctionner, vaincu par ces hommes dont il aura imité-ou ressenti ?- la capacité à éprouver des émotions...


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Jupiter et par delà l'infini
Désormais seul à bord, Bowman approche de l'orbite de Jupiter; C'est alors qu'en plein espace, se manifeste à nouveau un monolithe noir, lequel se stabilise dans l'orbite immédiate de Discovery. Bowman opère une sortie spatiale pour aller à la rencontre de ce mystérieux élément...
Dans un alignement parfait des planètes et des astres, le monolithe s'efface dans l'infini...Tandis que le passage vers l'inconnu s'ouvre à Bowman qui entame un voyage homérique aux origines mêmes de la création. Observant les merveilles de l'Univers et la création d'un nouveau temps, Bowman ne peut que rester sidéré devant les secrets qui se livrent ainsi à lui.

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Son périple initiatique s'achève dans une sphère inconnue de style Louis XVI, environnée de bruits inquiétants et indéfinissables...Dans laquelle il se voit lui-même en tant que spectateur de sa propore évolution à travers l'âge et le temps.
Devenu vieillard agonisant, Bowman tend la main...vers ce monolithe qui s'est pour la dernière fois matérialisé devant lui...puis meurt, laissant place à une forme de vie nouvelle naissante....

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Le Foetus astral - Enfant des étoiles
Le monolithe s'efface et l'on assiste à un retour vers l'orbite terreste...Un foetus, dont l'aspect et la taille resteront à jamais un mystère, s'approche de notre planète et l'englobe de son regard...regard qu'il nous sera à jamais interdit de percevoir, le film s'achevera au moment précis où celui-ci devenait perceptible....

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Si 2001 est un film si marquant, c'est pour une raison bien simple : il est source d'interrogations d'une étendue difficilement perceptible. Il aborde des thèmes nombreux dont la plupart nous confrontent aux limites de notre connaissance et de notre conscience, habilement mises au service d'un authentique poème visuel qui chamboule toutes les conceptions cinématographiques.

Premier point : 2001 est un film intemporel. Hormis trois indications -les 18 mois qui séparent la mission Jupiter de l'expédition lunaire, les 4 millions d'années du monolithe et le titre même du film-, 2001 est situé dans un segment temporel inconnu, qui peut dire avec précision quand il commence, et quand il s'achève ? Ce qui souligne le caractère intangible des temps, contrairement à la brièveté de notre existence d'êtres humains...Le passage final ajoute à ce coté mystérieux, par l'échappée de Bowman vers un espace-temps inconnu, et une totale déconstruction du reste de sa vie, sa mort étant une naissance à laquelle il assiste en tant qu'acteur et spectateur...Combien d'années se sont écoulées à l'échelle humaine le temps de cette métamorphose sublime ? Question sans réponse certaine, libre à chacun de s'interroger et d'avancer sa vision...

Deuxième point : la nature véritable du monolithe. Fil directeur dont la manifestation précède de peu chaque phase de l'évolution de l'homme, le monolithe noir est finalement un illustre inconnu dont on ignore l'origine, le nombre (car est-il réellement unique ?) et le but. De même que ses apparitions ne semblent jamais dues au hasard, mais liées à des forces qui nous dépassent totalement...Ces forces sont-elles celles qui émettent ces bruits mystérieux qui entourent le dernier asile de l'humain Bowman ?
Le monolithe est-il la manifestation divine, ou la personnification d'un surnaturel daont la définition même est de nature à échapper à nos capacités de reflexion, voire de conceptualisation ?
Ma théorie-qui vaut ce qu'elle vaut, c'est à dire pas grand chose au vu de la multiplicité des réponses possibles- est la suivante : force surnaturelle d'orrige extra-terrestre, la monolithe joue avec l'évolution de l'homme tout en testant les individus. Apparu à un groupe d'hominés primitifs en peine de survie, il leur donne l'intelligence ainsi que l'instinct meurtrier, scellent pour quatre millions d'années l'histoire humaine. Puis il se manifeste sur la Lune , rendue accessible par les voies du progrès spatial, afin de guider les hommes vers les origines de l'espace, tel un jeu de piste de Titans. Puis il se montre au seul survivant qui a réussi à vaincre l'intelligence artificelle pourtant création humaine afin de l'entrainer vers son dernier voyage...ET sa dernière apparition octroie à cet homme le privilège de parvenir à l'évolution supérieure et sublime, avant de le renvoyer vers la Terre, dans un but de nous donner l'intelligence...Comme lors de la toute première apparition de ce monolithe. Qu'en fera l'humanité ? Est-ce une fin ou une renaissance ? L'histoire humaine est-elle à nouveau scellée pour plusieurs millions d'années ?
Voyez comme des théories destinées à rendre le film intelligible ne font finalement qu'alimenter son caractère inépuisable et nous confronter à des questionnements qui finissent par nous dépasser...

----INTERMISSION : Cigarette Break / ENTRACTE : Pause cigarette----


Troisième point : la structure de l'évolution humaine.
2001 est dirgé de ses débuts "indatables" à sa fin tout aussi "indatable" par le leitmotiv de notre évolution. Des origines réelles ou supposées du genre humain à sa fin pour le moins hypothétique, l'homme nous est ici montré comme assujetti à un long processus de croissance dont l'existence même appelle des concepts aussi divers que variés tout en demeurant incertains au regard de l'état actuel de la connaissance.
D'êtres primitifs à être ultime, l'homme n'est ici qu'un jouet aux mains de forces surhumaines totalement incontrôlables.
Des origines jusqu'à cette année 2001, nous pouvons parler de notre histoire totalement ou presque reconnue et archivée. La dernirèe étape datée sera le 12 janvier 1992, jour où les usines humaines, peu à même de diriger notre progression, ont opéré une substitution en créant l'intelligence artificielle les la série de super-ordinateurs HAL, dont les facultés sont réputées infaillibles, tout en leur accordant des privilèges qui en font des êtres véritables dont on ne peut dire avec certitude qu'ils n'ont pas atteint voire dépassé ce que nous appelons conscience et sensibilité.
Est-ce réellement avoir fait oeuvre de génie créatif que d'avoir "enfanté" pareilles entités dont on en peut les réduirte à leur seule dimension mécanique ? Le super Ordinateur HAL 9000, réel personnage du film, doué de raison, de parole raffinée (signalons là le formidable apport vocal de l'acteur Canadien Douglas Rain qui prête une vois douce mais terriblement angoissante à HAL), mais également d'intentions autonomes qui le rendent menaçant pour l'homme tout en magnifiant sa perfection qui, de créée par l'humaine intelligence, le rend presque supérieur à ses concepteurs humains, finit par élaborer un plan d'éradication de toute influence humaine quant au but réél de la mission Jupiter, dont il est le seul à avoir une connaissance véritable...
Cette connaissance le rend inquisiteur : après avoir discuté avec Poole et Bowman dont il comprend l'ignorance, il monte un plan avec l'erreur prétendue d'un des éléments du vaisseau et se débarrasse méthodiquement de l'équipage dont le statut inférieur en intelligence lui apparait comme une menace quant au but réel de l'expédition. Après le meurtre de Poole et des trois astronautes mystérieusement endormis sans la moindre indication de quel sera leur rôle effectif une fois arrivés à Jupiter, HAL chasse Bowman de son "point deau", le vaisseau Discovery, tout comme les créatures primitives avaient été chassées de leurs terres. Au prix d'un effort surhumain sur l'asphyxie et donc la nécessité vitale pour l'homme de respirer, Bowman, dont l'extraordinaire résistance n'avait pu être prévue par HAL en dépit de son intelligence, remonte jusqu'au "cerveau" de HAL qu'il déconnecte méthodiquement, le "tuant" comme les hominidés tuaint leurs proies et leurs rivaux. Au terme d'une agonie pathétique, HAL perd son esprit ("My mind is going...I can feel it") et révèle à un Bowman vainqueur de la perfection cybernétique le but réel de la mission. Bowman n'est plus humain, il s'est élevé physiquement en vainquant le vide spatial et l'intelligence surdéveloppée de HAL, ce qui fait de lui le candidat, l'élu à la révélation des secrets intimes de la Création dans son absolu...D'où l'arrivée d'un monolithe noir l'envoyant vers son ultime refuge.

La suite est connue et inconnue : le foetus astral, forme supérieure de l'évolution et des rêveries de l'humanité, revient sur Terre...La fin n'est qu'un début...

Quatrième point : la musique dans 2001
Deux thèmes restent indissociables de l'oeuvre : Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss et Le beau Danube bleu de Johann Strauss. Deux thèmes magistraux parfaitement adaptés aux circonstances du film. Le premier, illustrant les révélations de Zarathoustra aux "derniers hommes" pour les élever au rang du "Surhomme" (tout comme il est question d'élever l'homme au rang de créatures d'évolution supérieure dans le film) accompagne chaque manifestation du monolithe, tout comme il est l'air de l'ouverture du film nous présentant un alignement terre-lune-soleil, alignement que l'on retrouvera avant l'ouverture de la porte des étoile lors de la quatrième phase du film. De même qu'il annonce de manière triomphale et grandiloquente l'arrivée du foetus astral dans l'orbite terrestre à la fin du film...

Quant au beau Danube bleu, une valse superbe, elle accompagne à merveille l'immensité de l'espace et les structures humaines qui l'habitent, dont les mouvements circulaires s'accorent magnifiquement au défilement sonore de cette valse. Ce morceau, long de plus de 7 minutes, est également le thème final et s'achève en apothéose, comparable à l'apothéose évolutive du film avec le final et l'enfant des étoiles...
D'autres thèmes marquant sont présents, notamment Atmosphères de Lygeti, qui rend l'ambiance pesante et manifeste l'angoisse de l'inconnu, ce but de l'expédition mystérieux qui révèla à HAL l'ignorance des hommes et suscitera sa volonté assassine...C'est au son de ces "Atmosphères" que l'on verra l'oeil rouge et omniscient de HAL pour la première fois....Kubrick annonce ces intentions mortifères et l'insignifiance de l'homme dès sa description longue, obsessionnelle voire fétichiste du vaissaeu Discovery 1, lequel est filmé sous 5 angles de vue différents lors du carton "JUPITER MISSION".

Outre la richesse "intellectuelle" du film, il faut souligner l'incroyable puissance de sa réalisation matérielle. Les machines et maquettes ont été pensées dans leur moindre détail, de la bombe orbitale qui annonce l'arrivée de la narration dans l'époque contemporaine à la station spatiale Clavius, en rotation parfaite et symbolisée sur le plateau de tournage par une centrifugeuse géante de plus de trente tonnes, nécéssitant un complexe système de soufflerie destiné à éviter la surchauffe de l'appareillage et ainsi à préserver l'atmosphère des lieux de tournage !
Les effets photographiques, notamment lors du passage inter-dimensionnel, furent supervisés par Kubrick lui même et menés à bien par deux chargés d'effets spéciaux qu'on retrouvera plus tard dans Blade Runner et Rencontre du troisième type, Douglas Trumbull et Con Pederson, selon un principe simple reposant sur les traits que produit une lumière en déplacement dans l'obscurité. Au début sceptique quant la pertinence de cette idée, Kubrick se laissa convaincre et obtint de ses deux collaborateur une scène rien moins que mythique.

D'ailleurs, si vous savez où reserver sa place pour un voyage comme celui-ci, je suis preneur.

Les effets spéciaux de 2001 ont fait faire un bond énorme à l'industrie du cinéma, tout comme Kubrick achève son film par la démonstration flagrante de sa maitrise du "plan-séquence" lors de l'évolution de Bowman dans sa cellule inconnue...A mon sens, seul Michelangelo Antonioni a réussi pareille maitrise du plan-séquence dans son excellent film Profession Reporter porté par le ne moins excellent Jack Nicholson...Que Kubrick gratifia d'un rôle marquant dans Shining en 1980, film dans lequel Kubrick renouera avec l'ambiance angoissante à nouveau orchestrée par l'auteur d'Atmosphères, Lygeti.

Premier film de science-fiction en son genre, 2001 ne met aux prise ni bien ni mal, l'aspect science-fiction est ici un moyen et non une fin, ce qui le rend réellement singulier et à cent lieux des poncifs du genre comme la saga Star Wars...

Un peu de jeu vidéo quand même !

Comme je ne perds pas de vue que nous sommes sur un site traitant de jeux vidéo, il faut en parler un peu ! Deux exemples me viennent à l'esprit : le dernier boss du superbe Blazing Star, version maléfique d'un foetus astral, ainsi que la Zone µ de G-Darius, intitulée "Genesis", qui évoque fortement le passage de la porte des étoiles et dont le boss est une forme de vie inconnue, nommée "The EMbryon"...
D'ailleurs pour les initiés, le CD de Zuntata des OST de G-Darius reprend l'image titre de 2001 A space odyssey...

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Voilà. En ce jour du 18 octobre 2010, je ne peux dire plus quant à mon interprétation de 2001 l'odyssée de l'espace (enfin si, mais je doute d'avoir la patience d'arriver à coucher sur le papier virtuel toutes les questions avec ou sans réponses que m'a suscitées le film de Stanley Kubrick, même après plusieurs centaines de visions. Le mieux serait encore de le voir et revoir, car à chaque nouveau contact, 2001 reste encore hypnotique provoque toujours plus d'interrogations qu'il n'apporte de réponse, la légende veut que Kubrick lui-même soit resté très évasif quant aux questions qui lui furent posées sur le final de 2001...Or s'interroger sur le final du film ne prouve qu'une chose : le sujet a perdu de vue que tout le film est une énigme. A chacun de trouver en lui non pas des réponses, mais des hypothèses.

Merci et au revoir pour un nouveau Fanboy Inside, quelque part dans un avenir peut-être proche...

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Alec
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Excellent très bonne lecture, un film que j'adore (grace à qui?) et que finalement je ne connaissait pas bien !

Très bon article qui aurai sa place dans les magasines ciné !


Quant au beau Danube bleu, une valse superbe, elle accompagne à merveille l'immensité de l'espace et les structures humaines qui l'habitent, dont les mouvements circulaires s'accorent magnifiquement au défilement sonore de cette valse. Ce morceau, long de plus de 7 minutes, est également le thème final et s'achève en apothéose, comparable à l'apothéose évolutive du film avec le final et l'enfant des étoiles...
Un de mes passages préféré !
Merci pour cet article !
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kakusai
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Tres belle analyse yace.

Le monolithe créé l humanité prémière étape d'une évolution qui se poursuivera avec Bowman qui atteindra l'omniscience.

PS: vous avez du remarqué que HAL, si vous prenez l'alphabet les lettres qui suivent ont obtiens IBM. :)
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Exellente lecture et tres bonne analyse / Hypothese (note: Attention, une hypothese n'est pas un travail de fin d'etudes superieures sur les pachidermes!).

J'ai eu aussi a peu de choses pres la meme vision.

Question: As-tu lu les 2 (3) autres romans de Clarke? (2061:Odyssey et 3001: Final Odyssey si je me trompe pas)

Je ne les ai pas lus pour ma part, et je me demandais si ces ouvrages apportaient peut etre plus de reponses aux questions.

Je n'ai pas lu le premier roman dont le film est tire, donc je ne sais pas a quel point le film suit la trame du livre.
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yace
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2010 et 2061 semblent accréditer la thèse de monolithes multiples...Pour 2001, rien ne dit qu'il n'y en a qu'un seul, même si c'est ce que je crois.

Kakusai : cette remarque est pure coincidence, HAL veut dire en fait Heuristically programmed ALgorithmic Computer.

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yace a écrit :Kakusai : cette remarque est pure coincidence, HAL veut dire en fait Heuristically programmed ALgorithmic Computer.
Non non, c'est bien plus qu'une coïncidence, l'accronyme est bien tiré par les cheveux, et la trad française rend rarement hommage aux jeux de mots de la langue native.
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As-tu lu la série de livres d'Arthur C. Clarke?
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-SGN- a écrit :As-tu lu la série de livres d'Arthur C. Clarke?
yace a écrit :2010 et 2061 semblent accréditer la thèse de monolithes multiples...Pour 2001, rien ne dit qu'il n'y en a qu'un seul, même si c'est ce que je crois.

Kakusai : cette remarque est pure coincidence, HAL veut dire en fait Heuristically programmed ALgorithmic Computer.

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yace a écrit :2010 et 2061 semblent accréditer la thèse de monolithes multiples...Pour 2001, rien ne dit qu'il n'y en a qu'un seul, même si c'est ce que je crois.
En principe il y en a plusieurs. Peut-être qu'en s'en tenant à 2001, on peut croire qu'il n'y en a qu'un (qui se déplacerait ?), mais les suites établissent le contraire.
D'après ce qu'on m'en avait dit, ce sont avant tout des balises.
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Akaimakai a écrit : :zob:
Ouais ça c'est des infos qu'on trouve sur wikipedia, ce qui m'intéresserais de savoir c'est si il a lu les bouquins, ce qu'il pense des choix de Kubrik pour l'"adaptation", son ressenti sur la série livresque, ce genre de choses ;)

Mais c'est gentil d'avoir essayé de répondre pour lui :binouze: :aaah:
Dernière modification par -SGN- le 19 oct. 2010, 17:49, modifié 1 fois.
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Lus en effet, mais je n'ai jamais regardé les adaptations cinématographiques.
Et sincèrement, après avoir vu le film, je ne suis plus arrivé à retrouver une quelconque ambiance dans les ouvrages. Pour moi, la lecture des bouquins est restée une simple lecture, tandis que la vision du film dépasse une simple vision de film. Et sincèrement, je préfère en rester aux cogitations que ce film m'impose plutot que de voir sa portée éventuellement réduite par des adaptations ciné d'ouvrages qui m'ont infiniment moins transporté.
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En ce qui me concerne je considère le film 2001 comme une "oeuvre inspirée de" plutôt qu'une adaptation, tant les deux sont finalement indépendants...

De cet auteur si tu ne l'a pas lue je te recommande vivement la série "Rama", surtout les deux premiers volumes...

Pour en revenir à Kubrik, c'est un de mes réalisateurs préférés et trois de ses films figurent dans mon top 20 cinématographique ever (Dr. Strangelove, 2001, Full Metal Jacket). En revanche je suis totalement hermétique à Orange Mécanique que je trouve très surfait, daté et gratuit. Je n'ai pas vu Eyes Wide Shut mais les échos que j'en ai eu ne m'ont pas tellement inspiré.
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Eyes Wide Shut, j'y suis allé à reculons mais au final, mieux que ce que je pensais.
Evidemment je ne le mettrais pas au niveau des autres, mais ça va.
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Pour moi c'est clair et net : Kubrick est et reste le plus grandiose des cinéastes depuis la naissance du cinéma, Mon trio de tête est composé de 2001, Orange Mécanique et Barry Lyndon.

Même si tous ses films ont des relents d'excellences inégalés. La fin des Sentiers de la Gloire m'émeut et me révolte, Jack Nicholson donne à Shining le plus homérique pétage de plombs du 7ème art, le sergent Hartmann et son débit vocal pour le moins...énorme, l'ambiance indéfinissable d'Eyes Wide Shut...

Je pourrais disserter des heures.

Maintenant, un coup de nerfs contre ceux qui décident des sorties en Blue-Ray : au lieu de nous sortir des merdes intitulées Armageddon, ID4 ou Godzilla, vous attendez quoi pour sortir Barry Lyndon en Blu-Ray ? Et par pitié, respectez et magnifiez si possible la qualité de l'oeuvre originelle, ne nous pondez pas un Blu-Ray tout niqué et neigeux comme celui de Full Metal Jacket !
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On nous promet les cieux, nom de Dieu, pour toute récompense
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-SGN-
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Keske tu lui trouves à Orange Mécanique en fait?
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yace
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Intense reflexion sur l'univers carcéral et les politiques sécuritaires (tiens , ça me rappelle une actualité sordide et sinistre mise à profit par d'infects individus), les déviances psychiatriques qui conduisent des être à faire le mal, liens entre criminalité et pouvoir, dénonciaiton de la démagogie et de l'acharnement thérapeutique, dénonciation des violences policières, du caractère abject de l'appareil d'état qui n'hésite pas à employer la violence des individus quand elle peut lui être profitable, et surtout l'importance d'une liberté de choix laissée à la conscience de l'individu...Car contraint au bien, l'homme n'est pas guéri de ses penchants au mal. La guérison finale d'Alex est d'ailleurs fort éloquente, bercée par une neuvième de Beethoven qui lui rend sa liberté de choix...Et sa capacité au mal (I was cured all right !)

De même la façon de filmer de Kubrick est simplement grandiose (l'agression du clochard filmée telle un film noir, les scènes du viol de la femme de l'écrivain [je connais singin in the rain par coeur maintenant] et du meurtre de la bonne femme dans la maison de remise en forme [j'adore l'interprétation de Miriam Karlin] filmées caméra au poing avec un aspect de violence presque lyrique grâce à Singin in the rain et La Pie Voleuse...

Et franchement, la scène du traitement me fascine, tant par l'attitude sadique des membres de l'équipe médicale que pour le martyre qu'a enduré Malcolm McDowell (les écarteurs de paupières...)
Le curé est la caution morale du film dont l'enseignement pourrait être qu'un homme qui n'a plus le choix n'est plus un homme. La scène où Alex est humilié en tant que sujet social puis dans sa virilité même devant un parterre de spectateurs invités par les services du ministère de l'Intérieur est à mon avis la scène la plus effroyable du film, Alex, rendu véritable légume, nous invite à réfléchir sur l'horreur d'un conditionnement pire que le mal supposé être traité.

Voilà...

A ce propos, quand Alex se balade dans le magasin de disques avant de ramener les deux filles chez lui et la scène du plan à trois version speedée (!), vous avez remarqué que dans les bacs, il y a le vynile des soundtracks de ...2001 l'Odyssée de l'Espace ?
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Lex Talionis, je dois être un dangereux sarkozyste mais le bien être d'un meurtrier sadique violeur qui s'en prend aux plus faibles (femmes, clochards etc.) m'est passablement indifférent. Je serais curieux de savoir si tu appellerais à traiter avec "humanité et mesure" un Alex qui aurait tué tes gosses...

Je trouve que ce film malgré ses indiscutables qualités visuelles s'enlise dans la gratuité de la violence qu'il dépeint avec complaisance et la lourdeur de sa démonstration qui tombe finalement à plat.
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Au passage puisque le thème a été abordé, on trouve dans le cinéma et la littérature pléthore de manifestes de l'anti-psychiatrie autrement plus intéressants et convainquants.
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Akaimakai
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-SGN- a écrit :
Akaimakai a écrit : :zob:
Ouais ça c'est des infos qu'on trouve sur wikipedia, ce qui m'intéresserais de savoir c'est si il a lu les bouquins, ce qu'il pense des choix de Kubrik pour l'"adaptation", son ressenti sur la série livresque, ce genre de choses ;)

Mais c'est gentil d'avoir essayé de répondre pour lui :binouze: :aaah:
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yace
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-SGN- a écrit :Lex Talionis, je dois être un dangereux sarkozyste mais le bien être d'un meurtrier sadique violeur qui s'en prend aux plus faibles (femmes, clochards etc.) m'est passablement indifférent. Je serais curieux de savoir si tu appellerais à traiter avec "humanité et mesure" un Alex qui aurait tué tes gosses...

Je trouve que ce film malgré ses indiscutables qualités visuelles s'enlise dans la gratuité de la violence qu'il dépeint avec complaisance et la lourdeur de sa démonstration qui tombe finalement à plat.
Quand on se livre à une reflexion sur la violence et les rapports sociaux, c'est pas avec des images de Mon Petit Poney ou des Bisounours qu'on mène une oeuvre crédible.
Je serais curieux de savoir si tu appellerais à traiter avec "humanité et mesure" un Alex qui aurait tué tes gosses
On me connait assez pour savoir que le type qui touche à ma famille se prendra un coup de couteau au coeur ou à la carotide. Mais bon, à la base ceci est un topic sur 2001 A Space Odyssey, pas sur une loi du Talion qu'avec le temps, je confesse adopter de plus en plus.

Et puis Orange Mécanique, c'est un film controversé par excellence, normal qu'il suscite des polémiques. Si je n'aimais pas ça, ben j'irai regarder Titanic ou Ghost (j'en vomis d'avance).
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Tu me tapes où ça fait mal en me faisant passer pour un bisounours... Et tu as raison! C'est de bonne guerre! Pour la peine je vais te concocter un sgn fanboy dont tu me donneras des nouvelles ;)
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-SGN- a écrit :Pour la peine je vais te concocter un sgn fanboy dont tu me donneras des nouvelles ;)
Fais gaffe aux copyright quand même ! :D
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yace
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J'attends de voir ça avec impatience ! :P
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Ryusenshi
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-SGN- a écrit :En ce qui me concerne je considère le film 2001 comme une "oeuvre inspirée de" plutôt qu'une adaptation, tant les deux sont finalement indépendants...
En fait, Arthur C. Clarke travaillait sur le script en même temps qu'il écrivait le livre - les deux se sont faits en parallèle. D'ailleurs les suites en livre reprennent bien la suite du film (monolithe en orbite autour de Jupiter, et pas posé sur Japet).

Sinon, concernant le lien HAL / IBM, l'auteur a toujours affirmé que c'était une pure coïncidence.
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Drunkenietzschigo
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Merci Yace, pour cet analyse. Ce film fait aussi partie de mes films cultes. Il est riche, et a l'intelligence de ne pas proposer de réponses faciles et toutes faites, qui rendrait le film trop simple. Kubrick a, pour le coup, vraiement transcendé le roman de Clarke, pour en faire quelque chose de beaucoup plus palpitant.

Pour les indications temporelles, j'avais en tête qu'il y en avait une de plus : le voyage est sensé durer 9 mois (gestation), ou je me trompe? Je pense qu'on en parle pendant les quelques scènes qui préparent le voyage.
mais c'est vrai que de toute façon, tout est fait pour faire sentir la durée du voyage. Caméra lente, long travellings, discussions froides, temps de jeu (échecs) qui s'éternise, etc. On est dans une grande suspension de l'action, toute la tension dramatique se joue dans l'isolement et dans un temps qui semble ne pas passer. Car cette partie du film est aussi un étrange essais sur la folie et l'isolement. Isolé, loin de tout, pour une période aussi longue, c'est finalement la machine qui se met à délirer, et pas l'homme qui est aux prises avec elle. C'est ce qui est sensé ne jamais se tromper, perfection de raisonnement et d'intelligence qui finit dans la paranoïa et dans l'angoisse.
En poussant un peu, on peut voir ce long voyage solitaire dans le vide comme le récit du ressenti de la machine, une réflexion sur ce que ça peut faire de se sentir isolé et seul, pour une longue période, dans un monde vide qu'on n'a pas choisi. La différence entre Hal et l'équipage s'atténue, car il est presque humain, il a un nom, il parle, pense, pose des questions. On ne sait plus très bien ce qu'il est. Il est même conçu comme un assemblage neuronal, comme le montre la scène du démontage : la régression observée jusqu'à la comptine enfantine est exactement ce qu'on observe dans des réseaux de neurones qui diminuent: régression jusqu'aux ritournelles, aux séquences répétitives premières qui structure le réseau. Finalement, les gens d'équipage ne s'inquiètent pas beaucoup, car la machine les protège, mais quand la machine devient elle-même équipage? Cette machine quasi humaine, et qui, elle, est vraiment la seule de son genre, dans un espace vide, avec des gens humains qui sont ses semblables, mais néanmoins différents.
Un voyage qui rejoint "orange mécanique", une manière de traiter la folie autrement, comme questionnement sur la paranoïa. Le monolithe est aussi l'objet mystérieux qui met en marche, qui lance vers l'avant sans qu'on sache très bien pourquoi. Sans savoir ce que c'est (et c'est là encore le génie de Kubrick: finalement on ne sait pas vraiment) il est chargé de tous désirs, il propulse dans l’inconnu, quitte à se lancer dans un voyage aussi terrible.
Bowman sera lui aussi seul finalement, face à ce monolithe qui sera là encore un grand mystère. Fin de film ou le temps et l'espace n'ont plus vraiment de sens, ou tous les satgdes de la vie de Bowman on l'air de se superposer à toute l'histoire, ou la frontière de l'individu Bowman se dissout. Et même sa mort n'est pas très certaine, on ne sait pas si il ne s'agit pas d'un cycle infini, dans lequel le début et la fin n'ont pas de place.

bref, un film qu'on peut explorer sous beaucoup d'aspects :P
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yace
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Merci pour ce post vraiment fameux. :aaah:
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Alec
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Bon, Yace, une ponte chez W9 a du lire ton fanboy inside, ce midi ils ont diffusé "homer dans l'espace" (je l'avais jamais vu) et vu les clins d'oeil à 2001, je pense que je suis encore dans le sujet !


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:D
Excellent épisode !
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yace
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Lors de l'entrainement d'Homer et Barney, il est aussi fait référence à une scène de Spartacus,quand les deux candidats s'affrontent...Tels Spartacus et Draba. :P
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Whooo beau travail!

Ca me ramène a de lointains souvenirs, mais je me souviens avoir lu le livre et que celui-ci apporte énormément de compléments de réponse.

Si ma mémoire est bonne, le livre lève le doute sur l'origine extra-terrestre du monolithe, il explique aussi les raisons du pétage de plombs de HAL qui le conduit à vouloir tuer tout le monde. De mémoire, c'est parce qu'il est envoyé en mission avec des ordres contradictoires, et donc sophistiqué comme il est, il devient schizophrène. Ce qui explique pourquoi ça lui prend a l'arrivée à Jupiter car c'est là que la mission est censée commencer pour de bon.
Je ne sais plus ce que dis le bouquin sur la fin de l'histoire et le destin de Bowman

Quant à l'origine extraterrestre, elle est aussi appuyée dans 2010 (toujours si je me souviens bien!) notamment par la réplique sur Europe ("tous ces mondes vous appartiennent, sauf Europe"), il est assez clair dans 2010 que l'humanité se trouve face à une intelligence extra-terrestre.

Héhé, ça me donne envie de tout relire et revoir!!

Merci pour ce fanboy inside, Yace!
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Mickey
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Alec a écrit :Bon, Yace, une ponte chez W9 a du lire ton fanboy inside, ce midi ils ont diffusé "homer dans l'espace" (je l'avais jamais vu) et vu les clins d'oeil à 2001, je pense que je suis encore dans le sujet !
Il y a aussi pas mal de références à 2001 dans d'autres épisodes :)

Petite sélection de screenshots :

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Le nombre de références aux films dans les Simpson est impressionnant, et comme je suis un inconditionnel de la série je me fais souvent le trip à l'envers : quand je vois ou revois un film je me dis souvent "ah tiens j'ai déjà vu cette scène dans les Simpson !" ^_^

Pour l'anecdote le film le plus "référencé" dans les Simpson est Citizen Kane, à tel point que les auteurs de la série eux-même disent qu'il serait presque possible de remonter l'intégralité du film à partir des extraits de la série :)
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