Vous savez quelle est l'espèce la plus dangereuse dans nos banlieues ? Et bien contrairement à ce que martèlent honteusement de sinistres et tristes bouches à merdes encravatées, ce ne sont pas ces immigrés fatalement délinquants qui changent notre Eldorado hexagonal en un obscène champ de bataille qui ravalerait les tranchées de 1916 au rang de palaces trois étoiles, mais plutot... les skateurs.
Pour la domination de territoires, ces bandes de sportifs du bitumes ont cogité opportun d'enlever votre partenaire de libido et pour la délivrer, il vous faudra faire preuve de tout votre talent sur une planche à roulettes...
Bienvenue dans ce Fanboy Inside dédié à Skate or Die Bad'n'Rad sur Game Boy.
L'histoire, ben je viens de vous la résumer en introduction. 7 levels vous attendent et le moins qu'on puisse dire, c'est que le comité d'accueil sera à la hauteur.
Si ce jeu m'a marqué alors même qu'il est loin de jouir d'une exemplaire notoriété dans le petit monde des retrogamers et a fortiori dans celui des gamers post-2000, c'est qu'à ce jour il reste sur GB une des cartouches les plus vicieuses auxquelles je me suis jamais frotté. Sincèrement, si on devait résumer la substance même du jeu, je le ferai ainsi : du Castlevania sur roulettes.
Les niveaux sont de deux ordres : les niveaux "classiques" en vue latérale, et les niveaux en vue de dessus, ces derniers étant souvent des chef d'oeuvre d'originalité, à commencer par celle-ci : vous parcourez le stage de haut en bas et non pas de bas en haut.
Le jeu est donc un jeu de plate-forme où votre jeune et vaillant héros doit franchir des zones hostiles sur sa fidèle planche à roulettes. Si je résous de m'intéresser à la version GB (comprenez de faire l'impasse sur la version NES et sa suite intitulée Ski or die), c'est que sur la 8 bits de salon, ces jeux relevaient plus de la simulation avec figures imposées que du réel parcours du combattant. Mais sur GB, vous serez servis.
Les niveaux en vue latérale sont de purs stages de plate-forme où votre personnage devra sauter sur les ennemis pour les descendre et habilement maitriser l'élan et la vitesse de son skate, car nombreux seront les obstacles et les pièges de type "one hit death". Certains sauts sont déjà millimétrés et bien souvent, les premiers essais se passent à mourir faute d'avoir correctement pris son élan et effectué sa cabriole. Le jeu est en effet calculé de façon très pointilleuse, à savoir que bien souvent il faut être au bord du gouffre et sauter au dernier moment...pour arriver tout juste au point d'atterrissage.
Les autres stages, ceux en vue latérale, sont à mon sens les meilleurs du jeu et demeurent uniques dans la ludothèque de la portable de big N. Des niveaux "vers le bas" qui mettent le joueur dans l'obligation d'anticiper mais surtout de maitriser jusqu'à l'équilibre du skateur ! L'exemple de la fin du stage 5 est très parlant, et le gameplay est à l'avenant : pour finir le niveau, vous allez devoir jouer au funambule sur une corde raide et sur cette corde, votre équilibre ne tiendra qu'à un fil (je sais elle est facile celle-là) : de votre élan et votre rapidité au saut dépendront votre arrivée au bout...sinon, bonjour le gadin dans un trou sans fond....
Ces niveaux vus de dessus sont réellement inventifs à plus d'un titre.La GB gère tout à fait les sauts et l'animation de votre skateur est tout à fait excellente. De plus, l'impression de vitesse est rendue de manière plus que satisfaisante, ce qui en fait des zones très agréables à négocier, mais pas moins difficiles...
Car le jeu est globalement assez pointu. Certains stages demandent vraiment une parfaite connaissance du terrain et ne pourront être passés du premier coup. Et oui, à Skate or Die, mourir fait partie véritable de l'apprentissage. Syndrome Rick Dangerous, quand tu nous tiens...
Les niveaux 1,3, 6 et 7 sont latéraux, les niveaux 2,4,et 5 sont en vue de dessus. Et autant le (re)dire, les derniers stages sont de vrais enfers dont seul un skateur émérite aux reflexes dopés pourra voir la fin.
Si j'ai qualifié Skate or Die de "Castlevania sur roulettes", c'est pour deux raisons. La première, c'est qu'une partie du staff de développement avait déjà bossé sur The Castlevania Adventure dont vous savez tous désormais à quel point il était excellent malgré une mauvaise réputation que lui auront taillée tout un essaim de Béotiens aussi gamers que moi je lèche le cul de la Vierge Marie.
La seconde, c'est que la variété de pièges et leur originalité semblent tout droit sorties d'un Castlevania ! Pics mortels, sauts millimétrés...Mais surtout un décor parfaitement hostile. Au stage 4, le héros est poursuivi par un rouleau compresseur (magnifiquement animé du reste) comme Christopher Belmont était poursuivi par des murs hérissés dans Castlevania The Adventure. Le stage 5 met en scène des parois mouvantes qui empaleront les skateurs les moins précis et les moins rapides. Quant aux stage 6 et 7, et bien...les pics mouvants sortis du stage 4 du Castlevania précité sont de retour et l'agencement des lieux est au moins aussi vicieuse que celle de la saga anti-Dracula...
D'où une progression vraiment lente, ces gentils programmeurs au couteau entre les dents vous ont réservé deux vrais calvaires qui, s'ils satisferont tous ceux que la précision ne rebute pas, rendront malades les autres...Qui en auront déjà bien chié sur les stages précédents pour comprendre que les deux derniers passages sont tout à fait sadiques...Toujours ce one-hit death syndrome qui, s'il révulse ces gamers post-2000, était une norme du temps où le jeu vidéo savait être vraiment exigeant envers des joueurs...conscients qu'être joueur signifiait aussi être discipliné et courageux, nom d'une pipe !
Castlevania, quand tu nous tiens !
Les ennemis et les embûches sont tous très variés, jugez-en plutôt : pics, plates-formes instables et mouvantes, poissons cracheurs d'eau qui attaquent comme le faisaient les gargouilles de Castlevania, pêcheurs qui vous freineront avec leurs hameçons, aigles géants qui vous prendront comme proie, maitres harponneurs qui vous piqueront les fesses, scies dentées, rouleaux compresseurs, hélicoptères de combats armés de missiles et de mitrailleuses, clowns skateurs, plongeurs qui réussissent à faire du skate dans les égouts (franchement, mais que fait la municipalité, à part encaisser ces !!*#@? ¤'"# d'impôts locaux ?)...Le tout dans un univers qui évoquent bien plus le jeu de plate-forme casse-gueule que le jeu de skate façon Tony Hawk sur PS2 (putain ouf !)
Castlevania vous dis-je !
Un seul petit regret : les phases verticales ne comprennent pas de boss, mais arriver au bout sera déjà bien assez pour vous contenter. L'hélicoptère de la fin du stage 5 s'en rapproche un peu quand même.
J'ai découvert ce jeu de façon assez étrange : un de mes voisins avait un copain à lui qui désirait fourguer sa collec' de jeux. J'ai donc eu le privilège d'avoir tous ces jeux (une bonne douzaine) chez moi afin de les tester pour me décider lequel j'allais prendre...Et parmi ceux-là, ce petit Skate or Die que j'ai vraiment trouvé assez anodin au départ, car j'arrivais pas à vaincre cet empaffé de clown boss du stage 1 ! Mais peu après lui avoir correctement raboté l'arrière-train, le niveau 2 en vue de dessus m'en a tellement mis plein les dents...Vendu.
En conclusion ? Si vous êtes du genre à aimer les jeux bien exigeants et très bien foutus, je ne saurai que trop vous conseiller d'aller apprendre le skate sur votre GB, GBA ou GBC ! Ou sur VBA aussi (là vous n'avez plus d'excuse !). Car malgré son anonymat que j'entends à ma modeste mesure briser comme notre actualité me brise les burnes et le cortex, Skate or Die Bad'n'Rad est un digne représentant de tout une mentalité de jeux de l'époque : conjuguer longueur, apprentissage, mémoire, réflexes et précision dans un jeu de plate-forme qui comprend autant d'éléments mortels qu'appréciables, et surtout une incroyable diversification de pièges qui suffisent à lui retirer tout son aspect classique pour verser dans la grande classe...celle de ces mégahits oubliés voire ignorés auxquels il serait tout à fait stupide de ne pas enfin rendre hommage à notre époque de Lapins Crétins et de la grosse Marianne James qui joue à remuer sa WiiMote comme elle le ferait du phallus d'un éléphant en latence.
Pour ma part, ce jeu que j'aime toujours fait partie de ces "casuals 1CC", c'est à dire que je ne suis arrivé à le 1ccer que trois fois...Mais par plaisir, je me refais très souvent un niveau par-ci par là (on peut démarrer par n'importe lequel des 4 premiers en sachant évidemment que pour voir la fin [notre héros qui retrouve sa chérie et ainsi pourra arrêter de mettre la Veuve Poignet à contribution, sans blague ! ], il faudra évidemment se taper tous les stages. C'était déjà le cas dans pas mal de jeux Konami sur GB à l'époque comme les Nemesis ou TMNT si je me rappelle bien. Idéal pour s'entrainer...Et de l'entrainement il en faut à Skate or Die.
SKATE...or DIE !!!!!Ha ha ha ha ha !
A bientôt pour le prochain thème.
Je vous demande juste quelques heures histoire de remettre mes cellules cérébrales en place, elles en ont besoin.
, au 50ème ou au 100ème le champagne ?
