Mon premier jeu à moi, sur ma première console à moi. J’avais bien évidemment déjà squatté la Nes de mon cousin, la Gameboy de mon autre cousin et des bornes diverses dans des bars (Shinobi principalement), mais je n’avais jamais eu de jeu vidéo à moi, rien qu’à moi ! Je devais avoir 6 ou 7 ans (On devait être en 91-92) quand mes parents ont enfin accepté de m’acheter une console pour Noël. J’allais enfin pouvoir tripoter une vrai manette et arrêter de jouer avec la Gameboy en carton que je m’étais fabriquée (oui, j’étais taré). Direction Auchan, rayon jeux vidéo pour le grand choix fatidique. N’ayant connu que la Nes en console de salon, c’est bien évidemment sur celle-ci que je portais mon attention. Mais en voyant que les prix des jeux sur les consoles SEGA étaient globalement moins chers que les prix des jeux Nintendo, mes géniteurs m’ont imposés de choisir une console SEGA. Et là tenez-vous bien, entre la Megadrive et la Master System 2, j’ai choisi cette dernière parce que la manette de la Megadrive était moche ! Et ouais, j’avais de solides arguments à l’époque... J’aurais même pu m’orienter vers une carrière de testeur ! Non ? Ah bon... Petite anecdote, quand on demandait à la vendeuse quelle était la différence entre la MD et la SMS2, elle répondait “je sais juste que quand on appuie sur les deux boutons de la Master System, le bonhomme saute plus haut”. Déjà à l’époque, on avait des vendeurs compétents !
Comme vous le savez sans-doute, sur le modèle européen de la SMS2, un jeu était inclus à même la console : Alex Kidd In Miracle World. Pour ceux qui ne le sauraient pas, il suffisait de démarrer la console sans mettre de cartouche pour booter Alex Kidd. Arrive donc le Grand Soir de Noël, j’ouvre mon cadeau et découvre la bête, accompagnée de plusieurs cartouches : Wonder Boy, Shinobi et Grand Prix. Visiblement, mes parents avaient été bien conseillés. Mais le jeu qui m’a le plus marqué et sur lequel j’ai passé le plus de temps c’est bien le fameux Alex Kidd.
Allez, une dernière anecdote et après j’arrête de raconter ma vie. Sachez qu’Alex Kidd est le seul jeu auquel mon père n’ait jamais joué de toute sa vie. Il l’a d’ailleurs fini le salaud ! Il n’a jamais retouché à un jeu vidéo depuis, pas même un petit Tetris. Et à l’époque, il cherchait le scoring en plus !
Une histoire de princesse
Contrairement à beaucoup de jeux de l’époque, Alex Kidd propose un scénar qui a l’air assez étoffé. Mais à 6 ans, je ne parlais un pète d’anglais. Ne comptais donc pas sur moi pour en parler ici. Je sais juste qu’il y a une histoire de princesse à sauver (très original j’avoue).
L’anti-plomber par excellence
Souvenez-vous (parce que moi je sortais tout juste de l’utérus de ma mère) : 1985, Nintendo sort Super Mario Bros. LE jeu de plateforme qui deviendra la référence du genre. Un gameplay parfait, une difficulté bien dosée, des jolis sprites...etc. De l’autre côté, SEGA qui venait de sortir sa Mark III (Master System japonaise). Il leur fallait bien une mascotte digne de ce nom pour rivaliser avec l’étalon... euh... le plombier italien. Et donc 6 ans avant l’arrivée de Sonic, qui deviendra la mascotte officielle de la firme, c’est ce petit gringalet d’Alex qui prit ce rôle. Il se devait donc de marcher sur les traces du moustachu et proposer un plateformer simple et efficace. Objectif réussi !
2 boutons et demi
Pour jouer à Alex Kidd, pas besoin d’être un poulpe. Deux boutons suffisent : un pour le saut et un pour mettre un coup de poing gigantesque. Enfin pas tout à fait. Il y a bien un troisième bouton, le fameux PAUSE sur la console. La plus grosse connerie que SEGA ait faite sur sa console. Là, pour entrer dans l’inventaire du personnage, il fallait lever son cul de futur geek fainéant et appuyer sur ledit bouton pour utiliser des objets. Allez encore une petite anecdote perso : un jour mon père jouait. Et moi, ben je voulais aussi jouer. Il me dit qu’il termine sa partie. Ok j’attends en le regardant. Un moment, il me demande d’aller appuyer sur le bouton PAUSE pour pouvoir prendre un objet. Et comme un con, involontairement (si si, je vous jure), j’éteins la console... Il ne m’a pas puni mais m’a fait la gueule un bon moment. Surtout qu’il était vers la fin du jeu (troisième château pour les connaisseurs). Bref, tout ça pour dire que ce foutu bouton, il pue !
Mieux que le rital moustachu ?
Mario, de son côté propose un gameplay très simpliste. Bien sûr on peut lancer des boules de feu en mangeant la fleur (flippant comme concept quand même...) mais à part ça, il faut se contenter de sauter. Alex Kidd, quant à lui, propose toute une panoplie d’objets plus ou moins utiles, qu’il faut sélectionner dans le menu en appuyant sur cette saleté de bouton PAUSE (mais je le haie, je vous jure). Parmi la multitude de gadgets que peut utiliser le gamin, on retiendra les plus marquants :
- La bague de tir qui permet de lancer des sortes de vagues d’énergie, appelée “Super tir”, par mon papounet et moi.
- La poudre d'invincibilité : j’explique ou pas ?
- La capsule A : qui permet de faire sortir une armée de petits Alex qui attaque les ennemis.
- La canne : qui permet de... voler... “Il dit qu’il voit pas le rapport !”
...etc.
Pour récupérer ces objets, deux solutions. Soit les trouver dans des blocs point d’interrogation, soit les acheter dans des boutiques grâce à la thune ramassée en jeu. Ainsi, dès le premier niveau, on a le droit à une bague de tir. Le deuxième niveau commence lui, par la première boutique du jeu.
En plus de tous ces objets sympas, des phases en véhicule viennent pimenter le gameplay. Trois véhicules s’offrent à nous : la moto, l'hélicoptère et le bateau. Trois gameplays totalement différents qui viennet s’ajouter aux nombreuses possibilités du titre. La moto fonce tout droit. On peut sauter et varier sa vitesse. Elle détruit tout ce qui passe sous ses roues (blocs, ennemis...etc.). Pour faire voler l’hélico, il faut marteler le bouton de saut. Il nous permet aussi de tirer des petites boules bien pratiques pour flinguer les ennemis volants. Mais attention, le moindre contact avec l’hélice et c’est le crash, plus qu’à terminer à pied et c’est pas toujours possible... Le bateau fonce tout droit comme la moto mais peut tirer. Il casse les blocs destructibles mais le moindre contact avec un ennemi et on est bon pour finir le niveauy à la nage.
La nage parlons-en. A plusieurs moments du jeu, des phases sous l’eau sont présentes. Et le petit bonhomme sait retenir son souffle, sans problème ! Jamais besoin de remonter à la surface.
Bref, le gameplay d’Alex Kidd est très innovant et beaucoup de plateformers s’en sont inspiré.
Les sousous dans la popoche
Pour se payer de jolis objets, des vies et des véhicules, c’est comme dans la vie réelle, faut de la thune, du blé, de l’oseille, des pépètes, de la maille. Dans le monde miraculeux d’Alex, on trouve de jolies bourses aussi remplies que celles du pape ! Tout au long de l’aventure, des blocs avec une étoile dessus droppent une grosse ou une petite bourse une fois détruits. Les blocs “?” quant à eux, droppent soit un objet soient un vilain fantome qui vous course dans tout le tableau tant que vous ne l’avez pas fait sortir de l’écran.
Ici c’est moi le boss !
Pierre, feuille ou ciseaux ? Ben oui, dans Alex Kidd on ne fritte pas les boss à coups de poing. Une partie de pierre, feuille, ciseaux suffit à les vaincre. Les andouilles sortent la même combinaison à chaque partie. Et comme si ça n’est pas assez facile comme ça, on peut récupérer une sorte d'assiette qui nous montre ce que pense l’adversaire. Il suffit donc de les connaître par coeur ou de regarder la bulle au dessus de la tête du guignole en face pour gagner. Heureusement, après 3 boss bidons, les suivants proposent plus de challenge. Un fois la partie de pierre, feuille, ciseaux gagnée, leur tête se détache et attaque le pauvre Alex qui doit alors mettre 3 coups de poings bien placés pour en finir.
On pète des blocs et on casse la dalle
A la fin de chaque niveau, il faut récupérer un hamburger (un onigiri dans la version jap) avec lequel le bambin s'empiffre entre les stages.
Une fin atroce
Si le jeu est dans l’ensemble assez facile, la fin est tout simplement horrible. Après avoir cassé la gueule au boss final, on se retrouve dans une salle dans laquelle le sol est recouvert de dalles avec des symboles. Il faut alors sauter sur les symboles dans un certain ordre. A la moindre erreur, un fantôme vous fait votre fête. Autant dire que si on ne connait pas le code, on a beau avoir 40 vies en stock, impossible de terminer le jeu. Et pour trouver le code, il faut s’accrocher. A la manière d’un Zelda : Link’s Awakening, il faut trouver un objet qu’on échange contre un autre objet, qu’on échange à son tour...etc. Jusqu’à obtenir une pierre où est inscrit le fameux code. Pour trouver ces objets, il faut bien explorer les châteaux. Cette étape ratée, c’est la frustration assurée à la fin ! En plus d’être difficile à obtenir, la fameuse pierre qui contient le code affiche les symboles à lire dans un certain ordre, à savoir le sens japonais. Il faut le lire de droit à gauche, puis de hait en bas, comme les kanjis d’un manga. Bref, sans soluce, on se cassait les dents !
Et après ?
Après le succès critique d’Alex Kidd, SEGA a porté la licence sur Megadrive et à développé plusieurs suites sur SMS. La seule qui reste dans ma mémoire c’est Alex Kidd In Shinobi World qui mêlait habillement le gameplay d’Alex Kidd dans l’univers de Shinobi sur SMS. Malheureusement, le jeu était très facile et on pouvait le torcher dès sa première partie pourvu qu’on soit un minimum habile.
En tout cas, Alex Kidd In Miracle World restera pour moi l’un des meilleurs plateformer.
