[FANBOY INSIDE 71] Héros improbables et autres anti-héros
Publié : 30 avr. 2011, 21:24
Que serait le jeu vidéo sans héros. Oui, le héros ou les héros ont un rôle éminemment impotant dans l'univers du jeu vidéo. Qui ne s'est jamais identifié à ce sprite, capable de sauts qui rendraient jaloux un Bob Beamon, capable de reléguer Rambo au rang de gamin qui joue à pan pan t'es mort, bref à ces personnages aux capacités incroyables, bref : de vrais héros ?
Et bien après le héros tout bronzé au sourire "Ultra Brite" et l'héroine aux atouts si avantageux qu'ils en deviennent irréels, certains titres ont eu la bonne idée d'inverser la tendance et de nous proposer d'incarner ou de cotoyer des véritables horreurs, des erreurs de la nature, et le plus drôle, c'est qu'un héros bien écoeurant peut également être gage d'un jeu parfaitement réussi ! Aussi je me propose à travers ce nouvel épisode de nos Fanboy en dedans de rendre hommage à quelques-uns de ces personnages qu'on préfère voir en pixels et pas dans la vraie vie, bref ces héros décalés et improbables qui pourtant nous auront fait passer de grands moments ludiques, ou alors de franches rigolades devant leur indigence et celle du jeu qui va avec.
BIENVENUE DANS CE FANBOY INSIDE dédié à CES HEROS IMPROBABLES !
WARIO
Apparu en 1992 dans la suite tant attendue (et selon moi un brin décevante) de Super Mario Land, logiquement intitulée Super Mario Land 2 6 Golden Coins, Wario nous a été dès sa genèse présenté comme un être rustre et bassement mercantile. On ne sait rien de l'enfance de cet individu, si ce n'est qu'il nourrit une jalousie maladive et chronique à l'égard de Mario dont il était un camarade de classe .
Personnage caricatural, obèse et au sourire d'abord clownesque dans Super Mario Land 2 puis méchant par la suite, Wario s'empare du ch^teau de Mario tandis que celui-ci sauvait la Princesse Daisy des griffes de Tatnga l'Alien, ce même Tatnga qui réapparait en boss de la "space zone" de Mario Land 2. On ne sait pas plus de lui pour l'instant.
La postérité de Wario semble cependant gagner en consistance en 1994 avec un des titres les plus importants de la ludothèque GB : Wario Land, sous-titré Super Mario Land 3. Idée aussi mercantile que le personnage ou réelle volonté de renouveler le catalogue des héros récurrents de chez Big N à une époque où Donkey Kong revenait également sous les feux de l'actualité (voir FBI 32), Wario, le double maléfique de Mario, se lance à son tour dans sa quête afin, je vous le donne Emile comme disait Coluche, de détrousser des pirates et ainsi pouvoir s'offrir son propre château, qui évidemment rendrait Mario vert de Jalousie. Là où le brave Mario sauve des Princesses, Wario, lui, ne joue que pour sa pomme dès le départ !Et si vous êtes une fouine bien cupide, vous verrez que Wario finit par atteindre son objectif...Et malgré l'intervention d'un Mario qui apparaitrait presque comme le méchant de l'histoire comme au bon vieux temps de Donkey Kong Junior !
Amateur des merveilles qu'il trouve dans ses narines, Wario n'en demeure pas moins un personnage attachant et original, adepte des coups de poing, d'épaule et sachant se servir de son auguste postérieur, et ce n'est finalement que justice s'il a réussi à se faire un nom au sein des mascottes de Nintendo, dont il est l'un des rares anti-héros, et qui a réussi à créer l'impensable : le jeu de plate-forme au héros increvable (Wario Land 2 et 3). D'ailleurs, le filon est si intéressant que naitra ensuite un Waluigi bien moins sympathique, car trop réchauffé à mon gout.
Jeux Marquants : Wario Land la série, ainsi que les délirants épisodes de Warioware.
DR. ROBOTNIK
Egalement connu sous le nom de Dr. Eggman, le docteur Robotnik est l'adversaire récurrent de Sonic le hérisson. D'après une BD parue dans consoles+, Robotnik était au début un scientifique aimable et altruiste, qui recueillit un héros grisonnant, Sonic le hérisson. Suite à une expérience, le hérisson décrépi réussit à atteindre une vitesse supersonique qui le fit changer d'apparence pour devenir bleu sous l'effet d'une solution au cobalt expérimentale. Robotnik lui conçut alors des chaussures spéciales, les fameuses pompes rouges que tout le monde connait.
Hélas, lors d'un de ses travaux, Robotnik fit un court-circuit sur une de ses machines et pris dans un processus incontrolable, fut changé en un gros bonhomme rougeaud et irritable chargé d'énergie maléfique et décuplant son intelligence. Et voilà comment l'ami d'hier se change en l'ennemi d'aujourd'hui...
Toujours prêt à créer de nouveaux engins, Robotnik a été cependant le héros de circonstance d'un excellent puzzle game sorti sur Game Gear, Master System et Megadrive, Dr Robotnik's Mean Bean Machine, édité par Sega et developpé par Compile, les créateur (d'aleste !) mais aussi de Puyo Puyo, dont le principe est très amplement repris. Le but : Robotnik a créé une nouvelle machine (décidément) qui tire son énergie de la combustion de haricots bicolores afin de devenir plus malfaisant encore...En gros, vous vous creuserez les méninges pour aider un savant fou à nuire encore plus...Vous êtes donc complices ! C'est Sonic qui va être mécontent !
Super méchant tout aussi caricatural que Wario, le Dr.Robotnik est un personnage à qui l'on peut être reconnaissant : sans lui, Sonic n'aurait jamais été qu'un vulgaire hérisson bon à finir sous les roues d'un 4x4. Et pouvoir le jouer a été une grande satisfaction, surtout pour ceux qui (comme moi) aiment se prendre la tête avec des éléments colorés !
GREENDOG
Héros d'un jeu de plates formes sorti en 1992 sur Megadrive, Greendog est l'exemple parfait du non moins parfait branleur. Surfeur de son état, pilote d'hélico à pédales, Tarzan moderne, Greendog est un sprite assez étrange, dégingandé et au visage masqué par un chapeau écrasé sur sa tête ovoide. Si ce personnage m'a autant marqué, c'est qu'il fait à lui tout seul de son jeu un exercice plus que médiocre.
Le jeu est magnifique, coloré et propose un challenge intéressant...si seulement Greendog n'était pas aussi flemmard ! Son contrôle est pesant et très lent, et ses proportions sont douteuses : grand et maigre à faire passer Ally McBeal pour un mannequin de chez Justin Bridou, avec des panards qui ferait passer Tahiti Bob pour une chinoise aux pieds mutilés... Bref, le jeu avait tout pour être un hit de plate-forme, à une exception près : son héros, vraiment étrange et aussi maniable qu'un panzer dans un couloir à vélo. Ah, si seulement on avait mis James Pond à sa place, ou encore Cool Spot !
SUPER DANY
Vous vous souvenez de ces crèmes dessert farcies de colorants et de produits chimiques à faire passer le fameux Tang des années 80 pour un produit bio ? Et bien aussi incroyable que ça puisse paraitre, super Dany a été le héros d'un jeu éponyme sur Super Nintendo. Je faisais référence à Cool Spot plus haut, celui-ci était également un personnage publicitaire, une capsule de Seven Up avec des Ray-Ban, mais il avait eu le mérite d'être créé pour le jeu, là où Super Dany n'était qu'un étron publicitaire sans intérêt, le personnage comme le jeu. Mélange de plates-formes et de puzzle, Super Dany se payait le luxe d'être mal conçu, mal formé et surtout tellement saugrenu que sa réputation était déjà faite avant même que l'on insère le jeu dans la glorieuse 16 bits de Big N qui ne méritait pas tel traitement. Un jeu à zapper aussi sec, et merci à vous messieurs de Danone, faire des desserts caloriques riches en E330 et autres E640 n'a jamais été assez pour faire un grand jeu. Rejouez à Paul le Chef is out to lunch sur la même console, qui était vraiment excellent...Ou pour jouer au cuistot débordé, ressortez vos Game'n'Watch.
BOOGERMAN
Ah haha ! Vous vouliez du héros bien grave, bien crade et bien gerbatoire ? Boogerman ("l'homme crotte de nez") est fait pour vous ! Un héros masqué aux godasses trouées et à l'odeur pestilentielle, qui évolue au milieu d'un tas de détritus et se balade dans des fosses septiques. Mais le jeu en lui-même, s'il demeure un platformer très classique, n'en est pas moins un très bon moment, drôle et pas trop mal foutu. Son ambiance très spéciale en fait une vraie curiosité et permet d'assouvir vos plus bas instincts à coups de pets et autres jets de matières que la morale réprouve, mais après tout pensez que vous aussi vous avez parfois les boyaux farcis de cette délicate production fécale avant de vous en délester dans un meuble sanitaire prévu à cet effet ! Estimez-vous heureux que les chiottes ne soient pas syndiqués et ne lancent pas un mouvement de grève, comme je l'ai lu récemment dans une exquise BD amateur (l'auteur ici présent se reconnaitra s'il fait l'effort de lire cet épisode des FBI).
En tous cas, Boogerman est un jeu à voir, il donnerait presque des lettres de noblesses à la scatologie après l'infect Toilet Kids (FBI 8 pour les intéressés). Et on peut également rapprocher cet univers de celui d'Earthworm Jim, qui pour le coup est un sommet de la plate-forme sans aucun doute.
CONKER
Tout comme Booger man, Conker évolue dans des décors parfois assez...nauséabonds, alors qu'il est un tout mignon petit écureuil, à l'air malicieux...mais également pervers. Un MrNutz trash apparu pour la première fois dans Diddy Kong Racing en 1997, Conker évoluera vite fait vers un personnage de rongeur malpropre, grossier, avare et avec une bonne dose de nihilisme. Le boss bouse et poète de Bad Fur's Day reste un grand moment vidéoludique, et quand un personnage aussi repoussant est le héros de jeux aussi bons et surtout ne cache pas ses vices en étant devenu aussi rustre, de quoi se plaint-on ?
HELGA
Il n'y a pas que les shooters qui aient connu des volets parodiques. Il serait trop évident de citer les héros de Parodius ou de mentionner qu'on peut jouer une PCE dans Star Parodia, alors intéressons-nous un peu aux jeux de combats, et au premier rang, l'inénarrable et encore relativement convenable Clay Fighter sur Super Nintendo.
Les filles dans les jeux de baston sont toujours de vrais top canons : Chun-Li et ses cuisses musclées, Mai Shiranui et ses avantages remuants, les héroines de Dead or Alive quelque peu exhibitionnistes lors de parties de beach Volley...Mais pourquoi a-t-on droit à des personnages masculins bien gros et gras, alors qu'il semble que les guerrières doivent être toutes nanties d'une plastique irréprochable ?
Il était temps que ça change, et voilà comment on en vient à Helga, la Miss Hamburger de Clay Fighter. Un monstre de puissance à la cellulite avérée et aux coups dignes du Big Show, ça manquait. A noter que tous les personnages de ce jeu semblent sortis d'un trip au LSD, mais au moins on a enfin une bonne grosse à manier à la place des 90-60-90 habituelles. C'est une bouffée d'air frais et parfumé à la sudationb des aisselles. Helga est une femme Viking, donc bien nordique et équiée d'une solide couche de lard afin de supporter les grands froids, elle ferait un couple parfait avec Erick de World Heroes.
MOKTAR
Alors là, on touche à la fois le fond et le top. Vous vous souvenez de Vincent Rouil, plus connu sous le nom de Vincent Lagaf ? Après des débuts comme GO au Club Med', et quelques apparitions ma foi plutot réussies dans l'excellente et culte émission La Classe (diffusée sur France 3 et présentée par Fabrice entre 1987 et 1994), Lagaf se lança dans la "chanson", d'abord en vantant la beauté de ses sanitaires, puis en nous contant l'histoire d'une honnête Zoubida dont la mère tyrannique lui interdit d'aller au bal de Barbès. Le clip de cette "oeuvre" comportait des séquences créées façon "vieux jeux micro", et Titus , suite au succès de cet improbable lyrisme, décida de convertir son jeu de plates-formes "Titus the Fox" en "Les ventures de Moktar" sur Amiga et CPC.
Et voilà comment Moktar devint héros d'un jeu de plates-formes ma foi assez bon et même très bon de mon point de vue, sur son scooter doré !
A ce propos, Lagaf' disait se faire un Top50 en chantant n'importe quoi sur ce qui au départ était un sketch pour l'émission susmentionnée en 1990. Et il a tenu son pari, son "Lavabo" est resté n°1 des ventes durant presque deux mois. Alors je me demande qui est le plus con : Lagaf' ou tous ceux qui se sont rués sur le bidet laid et la malheureuse Zoubida qui finit chez les flics ?
LES LICENCES IMPROBABLES
Je vous renvoie au Fanboy Inside n°19 dédié à THQ. Et pour tous ceux qui trouveraient à juste raison que Macaulay Culkin a une tête à claque, à sa décharge reconnaissons que le jeu "The Pagemaster" (Richard au pays des livres magiques) était un très bon platformer.
PLOK!
Héros du jeu éponyme, Plok est un bête assemblage de carrés et de triangles en kit, un personnage fait avec deux bouts de ficelles un soir de cuite et dessiné sur un coin de nappe en papier. Mais le coup de génie du jeu est de receler des décors parfaitement adaptés au particularisme du héros, au contraire du Greendog précité. Plok réussit aussi le prodige d'être parfaitement expressif alors qu'un gamin de 5 ans aurait pu être son chara designer. Le jeu en lui-même est excellent et propose un challenge relevé pour habitué de platformers serrés.
CHUCK ROCK
Et encore un anti-héros passé à la postérité malgré la qualité globale de ses jeux que je trouve parfaitement médiocre. Bedonnant à outrance, avec une tronche difforme et un menton proéminent et mal rasé qui rendrait jaloux les frères Bogdanov (qui vivent dans la ville de Menton comme chacun sait), Chuck Rock doit délivrer sa fiancée qui est au contraire un modèle de beauté. Etonnant, non ? D'ailleurs à ce propos, et comme Panoramix dans "Obélix et Compagnie", je me demande comment Agecanonix (dont l'âge est révélé dans Astérix aux Jeux Olympiques comme étant de 93 ans) peut garder une femme jeune qui passe pour le canon du village des fous...
Bon, il y a tant d'autres jeux aux héros tordus, comme ToeJam & Earl sur MD ou Lester The Unlikely sur SNES, mais bon, le mieux à faire est encore de vous céder la parole et vous aussi, de venir exposer ces têtes de noeud, ces résidus de capote percée et autres fonds de giclée qui pourtant on tenu à bout de bras de vraies aventures ludiques, et comme vous l'avez vu, parfois de bons jeux !
A bientôt pour un nouveau petit instant de causerie au coin de feu de bois où cuisent les pizzas.
Et bien après le héros tout bronzé au sourire "Ultra Brite" et l'héroine aux atouts si avantageux qu'ils en deviennent irréels, certains titres ont eu la bonne idée d'inverser la tendance et de nous proposer d'incarner ou de cotoyer des véritables horreurs, des erreurs de la nature, et le plus drôle, c'est qu'un héros bien écoeurant peut également être gage d'un jeu parfaitement réussi ! Aussi je me propose à travers ce nouvel épisode de nos Fanboy en dedans de rendre hommage à quelques-uns de ces personnages qu'on préfère voir en pixels et pas dans la vraie vie, bref ces héros décalés et improbables qui pourtant nous auront fait passer de grands moments ludiques, ou alors de franches rigolades devant leur indigence et celle du jeu qui va avec.
BIENVENUE DANS CE FANBOY INSIDE dédié à CES HEROS IMPROBABLES !
WARIO
Apparu en 1992 dans la suite tant attendue (et selon moi un brin décevante) de Super Mario Land, logiquement intitulée Super Mario Land 2 6 Golden Coins, Wario nous a été dès sa genèse présenté comme un être rustre et bassement mercantile. On ne sait rien de l'enfance de cet individu, si ce n'est qu'il nourrit une jalousie maladive et chronique à l'égard de Mario dont il était un camarade de classe .
Personnage caricatural, obèse et au sourire d'abord clownesque dans Super Mario Land 2 puis méchant par la suite, Wario s'empare du ch^teau de Mario tandis que celui-ci sauvait la Princesse Daisy des griffes de Tatnga l'Alien, ce même Tatnga qui réapparait en boss de la "space zone" de Mario Land 2. On ne sait pas plus de lui pour l'instant.
La postérité de Wario semble cependant gagner en consistance en 1994 avec un des titres les plus importants de la ludothèque GB : Wario Land, sous-titré Super Mario Land 3. Idée aussi mercantile que le personnage ou réelle volonté de renouveler le catalogue des héros récurrents de chez Big N à une époque où Donkey Kong revenait également sous les feux de l'actualité (voir FBI 32), Wario, le double maléfique de Mario, se lance à son tour dans sa quête afin, je vous le donne Emile comme disait Coluche, de détrousser des pirates et ainsi pouvoir s'offrir son propre château, qui évidemment rendrait Mario vert de Jalousie. Là où le brave Mario sauve des Princesses, Wario, lui, ne joue que pour sa pomme dès le départ !Et si vous êtes une fouine bien cupide, vous verrez que Wario finit par atteindre son objectif...Et malgré l'intervention d'un Mario qui apparaitrait presque comme le méchant de l'histoire comme au bon vieux temps de Donkey Kong Junior !
Amateur des merveilles qu'il trouve dans ses narines, Wario n'en demeure pas moins un personnage attachant et original, adepte des coups de poing, d'épaule et sachant se servir de son auguste postérieur, et ce n'est finalement que justice s'il a réussi à se faire un nom au sein des mascottes de Nintendo, dont il est l'un des rares anti-héros, et qui a réussi à créer l'impensable : le jeu de plate-forme au héros increvable (Wario Land 2 et 3). D'ailleurs, le filon est si intéressant que naitra ensuite un Waluigi bien moins sympathique, car trop réchauffé à mon gout.
Jeux Marquants : Wario Land la série, ainsi que les délirants épisodes de Warioware.
DR. ROBOTNIK
Egalement connu sous le nom de Dr. Eggman, le docteur Robotnik est l'adversaire récurrent de Sonic le hérisson. D'après une BD parue dans consoles+, Robotnik était au début un scientifique aimable et altruiste, qui recueillit un héros grisonnant, Sonic le hérisson. Suite à une expérience, le hérisson décrépi réussit à atteindre une vitesse supersonique qui le fit changer d'apparence pour devenir bleu sous l'effet d'une solution au cobalt expérimentale. Robotnik lui conçut alors des chaussures spéciales, les fameuses pompes rouges que tout le monde connait.
Hélas, lors d'un de ses travaux, Robotnik fit un court-circuit sur une de ses machines et pris dans un processus incontrolable, fut changé en un gros bonhomme rougeaud et irritable chargé d'énergie maléfique et décuplant son intelligence. Et voilà comment l'ami d'hier se change en l'ennemi d'aujourd'hui...
Toujours prêt à créer de nouveaux engins, Robotnik a été cependant le héros de circonstance d'un excellent puzzle game sorti sur Game Gear, Master System et Megadrive, Dr Robotnik's Mean Bean Machine, édité par Sega et developpé par Compile, les créateur (d'aleste !) mais aussi de Puyo Puyo, dont le principe est très amplement repris. Le but : Robotnik a créé une nouvelle machine (décidément) qui tire son énergie de la combustion de haricots bicolores afin de devenir plus malfaisant encore...En gros, vous vous creuserez les méninges pour aider un savant fou à nuire encore plus...Vous êtes donc complices ! C'est Sonic qui va être mécontent !
Super méchant tout aussi caricatural que Wario, le Dr.Robotnik est un personnage à qui l'on peut être reconnaissant : sans lui, Sonic n'aurait jamais été qu'un vulgaire hérisson bon à finir sous les roues d'un 4x4. Et pouvoir le jouer a été une grande satisfaction, surtout pour ceux qui (comme moi) aiment se prendre la tête avec des éléments colorés !
GREENDOG
Héros d'un jeu de plates formes sorti en 1992 sur Megadrive, Greendog est l'exemple parfait du non moins parfait branleur. Surfeur de son état, pilote d'hélico à pédales, Tarzan moderne, Greendog est un sprite assez étrange, dégingandé et au visage masqué par un chapeau écrasé sur sa tête ovoide. Si ce personnage m'a autant marqué, c'est qu'il fait à lui tout seul de son jeu un exercice plus que médiocre.
Le jeu est magnifique, coloré et propose un challenge intéressant...si seulement Greendog n'était pas aussi flemmard ! Son contrôle est pesant et très lent, et ses proportions sont douteuses : grand et maigre à faire passer Ally McBeal pour un mannequin de chez Justin Bridou, avec des panards qui ferait passer Tahiti Bob pour une chinoise aux pieds mutilés... Bref, le jeu avait tout pour être un hit de plate-forme, à une exception près : son héros, vraiment étrange et aussi maniable qu'un panzer dans un couloir à vélo. Ah, si seulement on avait mis James Pond à sa place, ou encore Cool Spot !
SUPER DANY
Vous vous souvenez de ces crèmes dessert farcies de colorants et de produits chimiques à faire passer le fameux Tang des années 80 pour un produit bio ? Et bien aussi incroyable que ça puisse paraitre, super Dany a été le héros d'un jeu éponyme sur Super Nintendo. Je faisais référence à Cool Spot plus haut, celui-ci était également un personnage publicitaire, une capsule de Seven Up avec des Ray-Ban, mais il avait eu le mérite d'être créé pour le jeu, là où Super Dany n'était qu'un étron publicitaire sans intérêt, le personnage comme le jeu. Mélange de plates-formes et de puzzle, Super Dany se payait le luxe d'être mal conçu, mal formé et surtout tellement saugrenu que sa réputation était déjà faite avant même que l'on insère le jeu dans la glorieuse 16 bits de Big N qui ne méritait pas tel traitement. Un jeu à zapper aussi sec, et merci à vous messieurs de Danone, faire des desserts caloriques riches en E330 et autres E640 n'a jamais été assez pour faire un grand jeu. Rejouez à Paul le Chef is out to lunch sur la même console, qui était vraiment excellent...Ou pour jouer au cuistot débordé, ressortez vos Game'n'Watch.
BOOGERMAN
Ah haha ! Vous vouliez du héros bien grave, bien crade et bien gerbatoire ? Boogerman ("l'homme crotte de nez") est fait pour vous ! Un héros masqué aux godasses trouées et à l'odeur pestilentielle, qui évolue au milieu d'un tas de détritus et se balade dans des fosses septiques. Mais le jeu en lui-même, s'il demeure un platformer très classique, n'en est pas moins un très bon moment, drôle et pas trop mal foutu. Son ambiance très spéciale en fait une vraie curiosité et permet d'assouvir vos plus bas instincts à coups de pets et autres jets de matières que la morale réprouve, mais après tout pensez que vous aussi vous avez parfois les boyaux farcis de cette délicate production fécale avant de vous en délester dans un meuble sanitaire prévu à cet effet ! Estimez-vous heureux que les chiottes ne soient pas syndiqués et ne lancent pas un mouvement de grève, comme je l'ai lu récemment dans une exquise BD amateur (l'auteur ici présent se reconnaitra s'il fait l'effort de lire cet épisode des FBI).
En tous cas, Boogerman est un jeu à voir, il donnerait presque des lettres de noblesses à la scatologie après l'infect Toilet Kids (FBI 8 pour les intéressés). Et on peut également rapprocher cet univers de celui d'Earthworm Jim, qui pour le coup est un sommet de la plate-forme sans aucun doute.
CONKER
Tout comme Booger man, Conker évolue dans des décors parfois assez...nauséabonds, alors qu'il est un tout mignon petit écureuil, à l'air malicieux...mais également pervers. Un MrNutz trash apparu pour la première fois dans Diddy Kong Racing en 1997, Conker évoluera vite fait vers un personnage de rongeur malpropre, grossier, avare et avec une bonne dose de nihilisme. Le boss bouse et poète de Bad Fur's Day reste un grand moment vidéoludique, et quand un personnage aussi repoussant est le héros de jeux aussi bons et surtout ne cache pas ses vices en étant devenu aussi rustre, de quoi se plaint-on ?
HELGA
Il n'y a pas que les shooters qui aient connu des volets parodiques. Il serait trop évident de citer les héros de Parodius ou de mentionner qu'on peut jouer une PCE dans Star Parodia, alors intéressons-nous un peu aux jeux de combats, et au premier rang, l'inénarrable et encore relativement convenable Clay Fighter sur Super Nintendo.
Les filles dans les jeux de baston sont toujours de vrais top canons : Chun-Li et ses cuisses musclées, Mai Shiranui et ses avantages remuants, les héroines de Dead or Alive quelque peu exhibitionnistes lors de parties de beach Volley...Mais pourquoi a-t-on droit à des personnages masculins bien gros et gras, alors qu'il semble que les guerrières doivent être toutes nanties d'une plastique irréprochable ?
Il était temps que ça change, et voilà comment on en vient à Helga, la Miss Hamburger de Clay Fighter. Un monstre de puissance à la cellulite avérée et aux coups dignes du Big Show, ça manquait. A noter que tous les personnages de ce jeu semblent sortis d'un trip au LSD, mais au moins on a enfin une bonne grosse à manier à la place des 90-60-90 habituelles. C'est une bouffée d'air frais et parfumé à la sudationb des aisselles. Helga est une femme Viking, donc bien nordique et équiée d'une solide couche de lard afin de supporter les grands froids, elle ferait un couple parfait avec Erick de World Heroes.
MOKTAR
Alors là, on touche à la fois le fond et le top. Vous vous souvenez de Vincent Rouil, plus connu sous le nom de Vincent Lagaf ? Après des débuts comme GO au Club Med', et quelques apparitions ma foi plutot réussies dans l'excellente et culte émission La Classe (diffusée sur France 3 et présentée par Fabrice entre 1987 et 1994), Lagaf se lança dans la "chanson", d'abord en vantant la beauté de ses sanitaires, puis en nous contant l'histoire d'une honnête Zoubida dont la mère tyrannique lui interdit d'aller au bal de Barbès. Le clip de cette "oeuvre" comportait des séquences créées façon "vieux jeux micro", et Titus , suite au succès de cet improbable lyrisme, décida de convertir son jeu de plates-formes "Titus the Fox" en "Les ventures de Moktar" sur Amiga et CPC.
Et voilà comment Moktar devint héros d'un jeu de plates-formes ma foi assez bon et même très bon de mon point de vue, sur son scooter doré !
A ce propos, Lagaf' disait se faire un Top50 en chantant n'importe quoi sur ce qui au départ était un sketch pour l'émission susmentionnée en 1990. Et il a tenu son pari, son "Lavabo" est resté n°1 des ventes durant presque deux mois. Alors je me demande qui est le plus con : Lagaf' ou tous ceux qui se sont rués sur le bidet laid et la malheureuse Zoubida qui finit chez les flics ?
LES LICENCES IMPROBABLES
Je vous renvoie au Fanboy Inside n°19 dédié à THQ. Et pour tous ceux qui trouveraient à juste raison que Macaulay Culkin a une tête à claque, à sa décharge reconnaissons que le jeu "The Pagemaster" (Richard au pays des livres magiques) était un très bon platformer.
PLOK!
Héros du jeu éponyme, Plok est un bête assemblage de carrés et de triangles en kit, un personnage fait avec deux bouts de ficelles un soir de cuite et dessiné sur un coin de nappe en papier. Mais le coup de génie du jeu est de receler des décors parfaitement adaptés au particularisme du héros, au contraire du Greendog précité. Plok réussit aussi le prodige d'être parfaitement expressif alors qu'un gamin de 5 ans aurait pu être son chara designer. Le jeu en lui-même est excellent et propose un challenge relevé pour habitué de platformers serrés.
CHUCK ROCK
Et encore un anti-héros passé à la postérité malgré la qualité globale de ses jeux que je trouve parfaitement médiocre. Bedonnant à outrance, avec une tronche difforme et un menton proéminent et mal rasé qui rendrait jaloux les frères Bogdanov (qui vivent dans la ville de Menton comme chacun sait), Chuck Rock doit délivrer sa fiancée qui est au contraire un modèle de beauté. Etonnant, non ? D'ailleurs à ce propos, et comme Panoramix dans "Obélix et Compagnie", je me demande comment Agecanonix (dont l'âge est révélé dans Astérix aux Jeux Olympiques comme étant de 93 ans) peut garder une femme jeune qui passe pour le canon du village des fous...
Bon, il y a tant d'autres jeux aux héros tordus, comme ToeJam & Earl sur MD ou Lester The Unlikely sur SNES, mais bon, le mieux à faire est encore de vous céder la parole et vous aussi, de venir exposer ces têtes de noeud, ces résidus de capote percée et autres fonds de giclée qui pourtant on tenu à bout de bras de vraies aventures ludiques, et comme vous l'avez vu, parfois de bons jeux !
A bientôt pour un nouveau petit instant de causerie au coin de feu de bois où cuisent les pizzas.