[FANBOY INSIDE 77] Super Scope / Nintendo Scope

Tranches de passions surtout rétro et surtout gaming, mais pas que. Alias "FBI" - si les fédéraux débarquent, c'est Yace qui a fait le coup.
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yace
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OK je sais. Je suis un homme sans la moindre once d'objectivité. D'ailleurs, je me demande encore comme se fait-ce que mon cerveau ne m'ait pas déjà convaincu que j'étais gynécologue pour femelles cachalot et que dans une vie antérieure j'étais président de la république orientale d'Uranus.

Mais s'il y a une chose dont je suis absolument certain, c'est que j'adore, je révère, que dis-je je venère la glorieuse 16 bits de Big N comme étant une invention majeure de l'amusement moderne.
Nonobstant cette idolâtrie avérée, la Super Nintendo a quand même eu une tache dans son histoire. Et c'est d'autant plus impardonnable que sans ça, la perfection de cette console et de l'époque des 16 bits aurait été indefectible.

Pour ne rien vous cacher, je me suis senti mal à l'aise en écrivant ce nouveau petit sujet. Non pas car je trouve que mes facultés de rédacteur n'évoluent pas comme elles le devraient, mais comment dire...j'ai un peu l'impression de dégout mâtinée de soulagement que j'ai ressentie lors de l'ablation de mon ongle incarné il y a quelques années, ou celle que l'on éprouve quand à force pressions digitales, on se sort le contenu d'un fort disgrâcieux bouton convenablement situé et joliment rempli de sebum bien gras.

BIENVENUE DANS CE FANBOY INSIDE dédié au NINTENDO SCOPE.

Je ne reviendrai pas ici sur ce qui fait de la Super Nintendo mon souvenir ludique le plus merveilleux et le plus doux, au point même qu'aujourd'hui en cet an de grâce 2011, je la considère comme étant la dernière console de jeu vidéo digne de ce nom (et si vous trouvez que j'abuse, deux choses : relisez l'intro et allez réagir au FBI n°7). Mais l'heure sinistre des réglements de comptes est venue.

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La petite boutique des erreurs !

Le schéma classique des jeux vidéo est le suivant : un écran pour refleter l'action, une console, un périphérique de contrôle et bien évidemment, le joueur. L'idée de faire évoluer les périphériques de jeu n'était, en soi, pas mauvaise. Le but est de toujours plus immerger le joueur dans l'action. Et donc, pour ces jeux de tir, pourquoi pas inventer autre chose qu'un joypad ? Et c'est ainsi que vint l'idée du jeu au flingue.

Qui n'a jamais essayé de buter le cabot de Duck Hunt ? Qui n'a jamais essayé de se faire tout un gang à soi tout seul dans Lethal Enforcers ? Comment ne pas se sentir motivé par les litres de sang et de bile déversés par les zombies de House of the Dead ? Bref, jouer au flingue à des jeux de tuerie bête et méchante mais terriblement jouissive est une expérience toujours plaisante, et qui participe bien à ce début de réalisme qui a toujours été le but du jeu vidéo, à mon grand regret d'ailleurs. Honnêtement, le réalisme dans les jeux vidéo, je m'en tape allègrement les roustons : comment s'évader loin de ce monde déjà assez triste ainsi avec des jeux qui ne seraient que des simulations d'emmerdes, comme les Sims par exemple ? A quand une simulation de feuille d'impôts ou de service militaires pour malheureux exemptés ?

Et bien, à notre époque de Wii Fit (j'ai essayé une fois et je me suis cassé la gueule faute à mes chaussettes flambant neuves) et de Kinect (que je ne connais que par principe et dont je n'ai guère envie d'avoir une expérience plus poussée), il faut se souvenir que les accessoires console étaient déjà légion en ces temps autrement plus reculés. Et parmi eux, les flingues pour console faisaient déjà partie du décor. Le Zapper de la NES, le Phaser de la Master System, le Menacer de la Megadrive...Et celui qui nous intéresse là,, le Nintendo Scope, également connu sous le nom de Super Scope.

La Super NES régnait alors sur le marché des 16 bits, il lui fallait autre chose qu'un simple flingue. Bon, pourquoi pas ? Là où le Menacer de la Genesis se tenait un peu comme une mitraillette, la Super NES s'est carrément dotée d'un véritable Bazooka ! Vraisemblablement pour donner à l'ustensile une dimension encore plus imposante, le Super Scope est en effet la première réplique d'une arme lourde pour console, faut dire que la mitrailleuse Gatling aurait été un peu trop volumineuse...

On sort donc l'engin de son carton, et voilà le cauchemar qui démarre...

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Le seul accessoire vriament intéressant sur cette image : la Guinness ! Le Scope peut entrainer une lente edescente vers l'alcoolisme, soyez prévenus.


Passé l'insertion des piles dans l'appareil (6 piles pour une durée d'environ 4 heures, même la Game Gear était moins gourmande), vient tout le rituel d'installation. Le Super Scope doit d'abord être correctement connecté par un genre de flash optique à poser sur son téléviseur. Bon...Mais alors, pourquoi cette phase indispensable de calibrage ?
Avant de pouvoir démarrer votre partie, il sera donc nécessaire de viser un point bien précis et de maintenir l'action durant quelques secondes, jusqu'au moment où la console aura reconnu l'engin. OK, la précision est à ce prix, mais dans le genre contraignant...Et puis surtout pensez à jouer dans une pièce assea spacieuse, car si vous êtes coutumier du jeu devant votre téloche, vous serez assez rapidement marron comme un marron, la distance entre votre phallus scope et la téloche devant être assez conséquente.

Mais bordel de merde, les concepteurs ont-ils pensé aux pauvres nerds binoclards de 15/16 ans qui jouent à leur console dans leur turne sur une 36 cm posée sur un bureau encombré de bouquins, de magazines et autres cartouches ? Et pour peu que d'autres consoles squattent également les étagères, arriver à s'en sortir demande rien moins qu'une organisation digne d'une opération commando. Autant appeler le GIGN et leur demander de préparer le terrain... Et devoir ainsi déplacer ma chaise et mon armoire à linge pour pouvoir simplement avoir une distance suffisante à armer puis à calibrer l'ustensile était déjà une sacrée contrainte. Ca démarre mal.

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Etrange : le Nintendo Scope dans le film Super Mario Bros ? Deux des plus grandes insultes à l'univers Nintendo réunies, voyez-vous ça...

Ensuite, l'usure de mon frêle corps d'adolescent maigrelet (car oui j'étais maigrelet en ces temps-là !) n'était vraisemblablement pas la préoccupation première des dérangés qui ont conçu cette saloperie (oui oui, j'ai bien écrit saloperie). Le Nintendo Scope se pose sur l'épaule et se tient avec ses deux mains, ce qui réclame plusieurs aptitudes physiques qui lui flinguent (ah ah !) toute son ergonomie. Sincèrement, votre main droite se doit d'être d'une précision sans faille : si elle est trop lourde, elle vous force à compenser avec la main gauche afin de tenir la chose dans l'axe, axe figuré par l'oeil du joueur qui se doit évidemment de se river au viseur. Et si elle est trop légère, maintenir rien qu'à la main gauche l'axe de visée devient vite encore plus casse-couilles qu'une soirée entre amoureux où se seraient incrustés le copain bien lourd qui parle la bouche pleine et la belle-mère autoritaire qui vous refuse l'amour de sa fille sous prétexte que vous n'êtes pas de confession juive ou que vous n'avez pas fait votre communion solennelle.
Et le tout supporté sur l'épaule qui ne tardera pas à souffrir de cette usure, surtout que l'instrument est léger au départ mais devient vite fatigant. Si vous n'arrivez pas à conceptualiser la situation, c'est très simple : prenez un poids de 100 grammes, tenez le à la main en tendant le bras et en fixant un point bien précis sur le mur devant vous et bloquez votre main gauche sous votre menton. En plus d'avoir l'air d'un parfait idiot, vous verrez que tenir six minutes dans cette position vous crèvera plus que cinq orgasmes consécutifs ! (Merde, j'ai remis ça ! Y-at-il un psychanalyste dans le forum ?)

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How to look like a perfect jackass.

Et pour continuer sur les soucis d'intendance et de maintien, je m'adresse à vous, camarades binoclards et myopes. Avec vos verres, essayer seulement de tenir une visée suffisamment précise en laissant l'oeil
assez proche du viseur sans le toucher de vos verres...c'est une gageure qui vous fera retirer vos lunettes et là, bon courage pour y voir. Bref, à moins d'être un athlète musculeux aux trapèzes sur developpés, de vivre dans un palais des Milles et Une Nuits et d'avoir 10/10 à chaque oeil, le format même de cette cochonnerie ludique suffit à en faire un ustensile aussi utile que des tongs au Groenland.

Maintenant, je veux bien être conciliant et reconnaitre que si le premier contact avec l'engin était aussi engageant qu'aller dire "va te faire enculer" à Mike Tyson pour un maigrichon de 45 kilos tout mouillé, il faut surtout juger du plaisir qu'il apporte. Et pour ça, il faut tester les jeux qui vont avec.

L'appareillage était fourni avec une cartouche-compilation de 6 jeux, savamment baptisé "Super NES- NIntendo Scope 6". 6 jeux sur une seule et même cartouche, voilà une bonne affaire ! Alors pourquoi pas ?

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Excitant, n'est-il pas ?

Pourquoi pas ? Tout simplement car ces 6 jeux ont été codés sans le moindre talent et avec pour seule prétention de donner un prétexte à ce machin ! Lents, répétitifs, ineptes et tous-absolument tous- nantis d'une musique et de bruitage honteux pour une Super Nintendo, les 6 jeux du Scope sont à l'image de Big Run, d'Ultraman et de Pit Fighter les plus inacceptables injures à la 16 bits de Nintendo. Un vague Tetris improbable où l'on détruit soi-même ses lignes, un jeu de tir sur missiles aussi soporifique que les films avec Arielle Dombasle, et surtout ce fameux jeu consistant en buter des taupes qui sortent du sol...Stupide, sans intérêt et dont les cris des taupes me donnaient envie d'aller fracasser ma télévision avec le bazooka....
J'ai par la suite eu le privilège et des années plus tard de tester deux autres jeux usant le Super Scope : Battle Clash, jeu aux sprites impressionnants mais monotone comme le serait une lecture des Pensées de Pascal faite par un bègue, et Terminator 2 The Arcade Game, un jeu qui d'une part ne faisait que surfer sur la licence de cet excellent film tout en se payant le luxe d'être d'une difficulté incohérente, et pas uniquement à cause des problèmes de maintien de l'engin qui avaient persisté avec le temps... Pouah, beurk. Quand je revois une photo de ce fameux engin, j'ai soudain le transit intestinal qui s'emballe. Autant la Super Nes a toujours stimulé ma production séminale, autant le Super Scope, lui, devrait être vendu en pharmacie en cas de pénurie de laxatifs !

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Bon, je retourne jouer à l'elastique, moi !

Mon dernier et ultime contact avec ce carnage remonte à 2003 chez un ami, qui disposait encore de la monstruosité en question et qui me fit tester Yoshi's Safari. OK? l'idée était plutôt sympa, incarner Mario...Mais pourquoi au Nintendo Scope ? Et puis quand Mario chevauche Yoshi, c'est Yoshi qui se charge d'éliminer les ennemis en les gobant avec sa langue de caméléon. Et pas Mario qui les shoote avec un bazooka sorti tout droit des Enfers ! Ce Yoshi's Safari est une gifle infligée à la nature même de Yoshi et par delà , ce qui est encore plus grave, à cette trouvaille formidable de gameplay qu'était l'association Mario/Yoshi telle qu'elle fut initiée par le mythique Super Mario World.

Vous demandez-vous pourquoi alors ai-je acquis cette pièce de merde malodorante ? eh bien ce fut un concours de circonstances assez étrange. Un de mes condisciples de classe avait fêté son anniversaire et jouait aussi à la Super NES. Or, il avait reçu-comnle de malchance !- deux Nintendo Scope ! Et donc pour un prix modique (200 francs français de l'époque, en 1994), j'ai eu ce carton qui ne méritait même pas de ressembler autant à celui, bien plus glorieux, qui emballait la console et que je soignais de toutes mes attentions depuis ce Noel 1992. Le soir même j'ai testé la chose, et devant les nécessaires aménagements de ma piaule, le test réel eu lieu le lendemain...Et là, quelle horreur, quelle immondice, quelle abjection, quel effroi, quel désarroi ! Comment la Super Nintendo pouvait se voir ainsi salie d'un pareil conglomérat de daube ? De l'aveu même d'une de mes frangines qui n'avait que 8 ans alors, ma figure s'est comme décomposée tel le ferait une charogne d'homme politique à 60 km d'une oasis dans le Sahara par 51°C. Et la désillusion fut si amère que trois jours après, j'ai échangé tout le toutim ( scope, cartouche et tout le reste !) dans un magasin de jeux d'occase...contre la cartouche du jeu "The Addams Family" sur la même Super NES à laquelle je faisais ainsi mes plus plates excuses pour lui avoir imposé trois jours durant ce qui reste une des plus sombres experiences de gamer de toute ma whole fucking life.

Aujourd'hui encore, le Nintendo Scope me provoque d'incontrolables réactions de dégout. Le simple fait d'en avoir reparlé ici me fait remonter les acides gastriques. Après les Tortues Ninja sur NES, Téléchat et mes deux instituteurs de CE1, le Nintendo Scope est assurément l'un des plus amers regrets de mon existence profonde, qui a le malheur de parasiter la meilleure console de l'histoire...Heureusement que la Super NES m'a donné tant de plaisir et de souvenirs impérissables ! Cette brève déconvenue n'est finalement que le seul fas paux que j'aie jamais fait vis-à-vis de ma Suyper Nintendo, et je m'en excuse encore auprès d'elle.

Et maintenant que j'ai exorcisé cette partie de mon passé, je vais pouvoir aller une bonne fois crier sous la pleine lune, mais tout d'abord, il faut que je vomisse une dernière fois et que je vide mes boyaux, en espérant que ma cervelle ne confondra pas les orifices concernés l'un avec l'autre comme ce fut le cas lors de ma précédente retrospective sur THQ. D'ailleurs, Nintendo aurait du vendre le concept du Nintendo Scope à THQ, ça m'aurait évité d'en faire l'acquisition en gros naif que j'étais "ah tiens, c'est Nintendo, alors ça peut pas être mauvais !".

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A la prochaine !


Note : ceci sera mon dernier Fanboy Inside avant quelque temps, il faut vraiment que je tâche de toujours porter plus loin mes recherches en sémantiques et en champs lexicaux. Je compte sur vous tous pour aussi vous lâcher, et allez-y franco, car ici personne ne vous traitera de Fanboy...Car ici, être un fanboy est tout sauf une tare, surtout si en plus d'être fanboy, vous savez écrire et faire passer vos expériences.

Yace, fanboy en dedans et parfois ironique aussi.
Playlist TBYVGS

On nous promet les cieux, nom de Dieu, pour toute récompense
Tandis que ces messieurs, nom de Dieu, s'arrondissent la panse, sang Dieu!
Nous crevons d'abstinence, nom de Dieu, nous crevons d'abstinence!
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