Quatre films vus au cinoche à l'occasion des vacances de Noël :
The Florida Project.http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 46882.htmlUn sacré film. Le décor est planté d'entrée : dans un hôtel social des environs de Disney World, des gamins de 5 ans crachent sur la voiture d'une voisine, l'embrouillent, l'insultent, lui font des doigts d'honneur. Et voilà, pendant plus d'1h30, on va suivre les tribulation de cette joyeuse troupe de mômes qui n'ont pas de limites dans leurs comportements, mais qui sont pleins de vie et d'intelligence.
Au niveau des adultes, le focus est calibré sur le gérant de l'hôtel social (campé par un excellent Willem Dafoe), guidé par un humanisme méritant mais presque trop excessif. De l'autre côté, la mère de la gamine au centre du film, une nana d'une vingtaine d'année à la mentalité immature au possible, qui ne peut pas donner de règles à sa fille puisqu'elle ne semble pas les avoir intégré elle-même.
The Florida Project est souvent drôle et engageant, mais le fond est désespérant. Face à la multiplication des frasques commises par les gosses, on commence par se marrer, spontanément, puis on est rattrapé par l'aspect problématique des choses en quelques secondes, réaction juste adulte qui fait se dire tout bas : "non mais ça ne va pas du tout là!!"
A Ghost Story.http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 52406.htmlCe film me laisse perplexe. L'idée de départ n'est pas mauvaise : un mec meurt, et revient sous la forme d'un fantôme pour observer la vie qui continue sans lui. D'abord, comment sa femme encaisse son décès et vit avec, jour après jour, ensuite comment l'appartement est investi par de nouveaux couples, familles. Au fur et à mesure du film, il exprime sa colère en interagissant avec les vivants, sur le mode du fantôme coincé parmi les vivants, parce qu'un point crucial n'a pas été résolu.
Un problème de forme, c'est la représentation du fantôme. L'acteur garde son suaire de la morgue, couvrant sa tête et son corps, avec deux trous à la place des yeux. Je ne sais pas si certains spectateurs ont appréciés ce parti pris, moi ça m'a dérangé de bout en bout.
Après, le film est très inégal, alternant de beaux plans et des scènes de vies criantes de réalité, avec des moments très très chiants.
Enfin, le dénouement final est un foutage de gueule de la pire espèce, je ne perdrais pas de temps à le décrire et puis je ne veux pas spoiler, mais ça m'a mis en pétard et j'en suis encore vert de rage contre la lâcheté du réalisateur.
Heartstone, un été islandais.http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 46624.htmlLa séance du pif, vu que je devais aller voir
Un homme intègre, mais confronté à une séance complète je me suis rabattu comme j'ai pu. Bonne pioche. Le film s'intéresse à deux adolescents vivant dans la pampa islandaise, genre avec 100 habitants cernés par la nature et vivant de la pêche, de l'élevage, etc. Le plus frêle des deux s'éveille aux rencontres féminines, son copain plus costaud et protecteur l'aide à atteindre son but, mais est secrètement amoureux de lui. Les gosses jouent super bien. L'adolescence, ses enjeux, ses émois et ses douleurs sont parfaitement retranscrits. Les interactions avec les adultes et leurs défaillances tiennent la route. Au final, je suis sorti de la salle avec l'impression d'avoir vécu une belle histoire, même si elle était parfois rude.
Bienvenu à Suburbicon.http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 09347.htmlUne grosse déception. J'étais confiant au départ : le film est réalisé par Georges Clooney, co-écrit avec les frères Cohens, Matt Damon y figure en tant qu'acteur principal, que du bon sur le principe. De plus, ma femme me l'a survendu, complètement enjouée qu'elle était après l'avoir vu (pendant que je subissais
A Ghost Story).
Mouais. J'ai vite déchanté.
Déjà, le film est mal écrit, dans le sens où il ne surprend jamais le spectateur, et dans le pire des cas les phases sont carrément téléphonées. Et puis le décor de cette ville de blancs-becs à la recherche de l'entre soi, vaguement esquissé, n'apporte rien à l'intrigue. Mais le pire, c'est l'espèce de sous-histoire en mode cabale raciste d'une famille de noirs, qui emménage à coté de la famille principalement concernée. Comment dire...ça n'a tellement aucun intérêt dans le parallèle que c'est censé fournir, qu'on en deviendrait presque insensible aux souffrances qui leurs sont infligées. Quel comble. Quelle foirade.