[FANBOY INSIDE 105] "Granzort ou le plaisir différé-powa"
Publié : 16 sept. 2012, 10:46
Etant probablement la personne la moins objective du monde au sujet de Granzort sur SupergrafX, c'est tout naturellement que je me lance dans la rédaction de ce FBI.
Notez tout d'abord la beauté suintante de classe de la cover, réhaussée par le légendaire packaging en fourreau cartonné des jeux supergrafX.
Pour comprendre le coup de foudre fatal, brûlant, qui me marqua à tout jamais, remontons à l'été 90.
Possesseur de CPC 6128, je ne suivais pas encore le monde du jeu vidéo assidument, bien que le sujet passionnât le garçon de 11 ans que j'étais. Simplement, je n'avais pas encore accès à la presse spécialisée, et la télé ne montrait que quelques émissions "promotionnelles" Nintendo ou Amstrad. J'avais en outre pu entrevoir via le ST d'un pote à quel point des machines poutrant mon 6128 existaient, mais j'en restais là.
Or donc, v'là t'y pas que je tombe pour la première fois sur un programme intitulé "Gros Plan Sur La Souris", plus précisément cet épisode.
http://www.dailymotion.com/video/x2vccq ... videogames
En particulier, le jeu qui faisait l'objet de la rubrique "Sauve qui peut" me fit FONDRE le cerveau. Granzort. Mon Dieu, quelle beauté. La musique se grava instantanément dans ma mémoire, à tel point que les premières secondes du level 2 (celui présenté ici) me procurent systématiquement des frissons de réminiscence, façon madeleine de Proust.
Histoire d'en remettre une couche, mon frère rentrait deux-trois jours plus tard d'un voyage linguistique, avec dans son sac les deux premiers (d'une longue série de) mags de jv que nous possédâmes. Gen 4, numéros de Juin et de Juillet-Aout 90. Avec, dans le second, le test de Granzort:
Comment résister à l'afflux de sang dans mes corps spongieux à la lecture de cet éloge ??
"N'ayons pas peur des mots, c'est le plus beau jeu sur console à ce jour" -> Faut se rendre compte qu'il a du être testé en juin (le jeu est sorti en avril 90 au japon), et qu'en face, pas encore de Neo Geo en France, pas de SFC, et pas encore de jeu importé qui exploite vraiment les capacités de la MD (à part Super Shinobi).
Bref, ce double coup de bambou m'a fait désirer, phantasmer ce jeu, et quand je l'acquis finalement, en 1993 de mémoire, notre étreinte fut torride car trop longtemps différée, alors même que le jeu n'avait plus lieu d’impressionner.
En gros, tout semble transposable sur Pc Engine (un Magical Chase paraît plus "beau" qu'un Granzort), si ce n'est l'animation sur deux plans permanente que la Sgx gère en hard (comme une MD), chose qui nécessite de la programmation sur pce et qui donne un résultat probablement moins fluide.
Par conséquent, un mec qui découvre Granzort en 2012, à qui l'on vendu la sgx comme une bombe technologique, se dira "WTF ??"
En revanche, un gars qui a vu ce jeu testé à l'époque, qui connaît donc la concurrence du moment, et qui prend en mesure qu'il s'agit du premier vrai soft de la bécane (Battle Ace était initialement une démo technique), le trouvera fort chatoyant.
Pour ce qui est des qualités ludiques :
- on reproche souvent à ce jeu le déséquilibre entre les trois persos : grosso merdo, on utlise le vert 95% du temps, le rouge et le bleu ne servant que pour des situations très spécifiques. J'ai envie de dire : "Et alors ?". En plus, essayer de faire le jeu avec le bleu par exemple est assez marrant, ça offre un nouveau challenge et une manière de jouer complètement différente.
- Y a aussi un certain déséquilibre entre les niveaux : le 6 est méga-long, le 7 une pure ligne droite (très chargée en streum). A mon avis, ça reflète une urgence dans la sortie du jeu (pas eu le temps de faire un niveau 7 digne de ce nom), qui se traduit aussi par la réutilisation des ziks des niveau 3 et 4 pour les niveaux 5 et 6. Ceci dit j'adOOOooooOOOooore l'OST, mais le côté Proustien y est sans doute pour beaucoup.
- L'action n'est pas très variée.
- L'utilisation excessive de la magie du rouge peut rendre le jeu monotone.
Bon. OK. N'empêche, je prends un pied monstrueux sur ce jeu. Y a une espèce de souplesse dans la commande de vol du perso vert (on le sent dans la vidéo, je sais pas si ça vous le fait), qui rend sa manipulation très planante. On se prend des fois à tenter de speed-runner un level en voltigeant (ça finit souvent mal). Jouer avec audace, plutôt que la tenter safe avec la magie du rouge, rend de toute façon le soft très agréable. Et y a un je-ne-sais-quoi qui opère, qui séduit une partie des joueurs, tandis que l'autre trouvera Granzort banal. Je me rappelle par exemple que Greg, de Joypad, l'avait mis dans son top 50 ever, à l'occasion d'un numéro spécial en 2004.
Bref, je remercie Granzort d'avoir sournoisement inoculé la graine du désir en moi lors de cet été 90, car depuis la récolte n'en finit plus d'être dyonisiaque. LOVE !
NB: à noter que tous les jeux présentés dans l'épisode de Gros Plan Sur La Souris ont pour moi aujourd'hui des attraits quasi surnaturels. C'est dire le choc cérébral qu'a provoqué cette émission. Mystic Defender sur MD ? Mythique. Lotus Esprit sur Amiga ? Mythique ! Last Battle tout pourri en 50 Hz ? Mythique quand même. Etc.
Notez tout d'abord la beauté suintante de classe de la cover, réhaussée par le légendaire packaging en fourreau cartonné des jeux supergrafX.
Pour comprendre le coup de foudre fatal, brûlant, qui me marqua à tout jamais, remontons à l'été 90.
Possesseur de CPC 6128, je ne suivais pas encore le monde du jeu vidéo assidument, bien que le sujet passionnât le garçon de 11 ans que j'étais. Simplement, je n'avais pas encore accès à la presse spécialisée, et la télé ne montrait que quelques émissions "promotionnelles" Nintendo ou Amstrad. J'avais en outre pu entrevoir via le ST d'un pote à quel point des machines poutrant mon 6128 existaient, mais j'en restais là.
Or donc, v'là t'y pas que je tombe pour la première fois sur un programme intitulé "Gros Plan Sur La Souris", plus précisément cet épisode.
http://www.dailymotion.com/video/x2vccq ... videogames
En particulier, le jeu qui faisait l'objet de la rubrique "Sauve qui peut" me fit FONDRE le cerveau. Granzort. Mon Dieu, quelle beauté. La musique se grava instantanément dans ma mémoire, à tel point que les premières secondes du level 2 (celui présenté ici) me procurent systématiquement des frissons de réminiscence, façon madeleine de Proust.
Histoire d'en remettre une couche, mon frère rentrait deux-trois jours plus tard d'un voyage linguistique, avec dans son sac les deux premiers (d'une longue série de) mags de jv que nous possédâmes. Gen 4, numéros de Juin et de Juillet-Aout 90. Avec, dans le second, le test de Granzort:
Comment résister à l'afflux de sang dans mes corps spongieux à la lecture de cet éloge ??
"N'ayons pas peur des mots, c'est le plus beau jeu sur console à ce jour" -> Faut se rendre compte qu'il a du être testé en juin (le jeu est sorti en avril 90 au japon), et qu'en face, pas encore de Neo Geo en France, pas de SFC, et pas encore de jeu importé qui exploite vraiment les capacités de la MD (à part Super Shinobi).
Bref, ce double coup de bambou m'a fait désirer, phantasmer ce jeu, et quand je l'acquis finalement, en 1993 de mémoire, notre étreinte fut torride car trop longtemps différée, alors même que le jeu n'avait plus lieu d’impressionner.
En gros, tout semble transposable sur Pc Engine (un Magical Chase paraît plus "beau" qu'un Granzort), si ce n'est l'animation sur deux plans permanente que la Sgx gère en hard (comme une MD), chose qui nécessite de la programmation sur pce et qui donne un résultat probablement moins fluide.
Par conséquent, un mec qui découvre Granzort en 2012, à qui l'on vendu la sgx comme une bombe technologique, se dira "WTF ??"
En revanche, un gars qui a vu ce jeu testé à l'époque, qui connaît donc la concurrence du moment, et qui prend en mesure qu'il s'agit du premier vrai soft de la bécane (Battle Ace était initialement une démo technique), le trouvera fort chatoyant.
Pour ce qui est des qualités ludiques :
- on reproche souvent à ce jeu le déséquilibre entre les trois persos : grosso merdo, on utlise le vert 95% du temps, le rouge et le bleu ne servant que pour des situations très spécifiques. J'ai envie de dire : "Et alors ?". En plus, essayer de faire le jeu avec le bleu par exemple est assez marrant, ça offre un nouveau challenge et une manière de jouer complètement différente.
- Y a aussi un certain déséquilibre entre les niveaux : le 6 est méga-long, le 7 une pure ligne droite (très chargée en streum). A mon avis, ça reflète une urgence dans la sortie du jeu (pas eu le temps de faire un niveau 7 digne de ce nom), qui se traduit aussi par la réutilisation des ziks des niveau 3 et 4 pour les niveaux 5 et 6. Ceci dit j'adOOOooooOOOooore l'OST, mais le côté Proustien y est sans doute pour beaucoup.
- L'action n'est pas très variée.
- L'utilisation excessive de la magie du rouge peut rendre le jeu monotone.
Bon. OK. N'empêche, je prends un pied monstrueux sur ce jeu. Y a une espèce de souplesse dans la commande de vol du perso vert (on le sent dans la vidéo, je sais pas si ça vous le fait), qui rend sa manipulation très planante. On se prend des fois à tenter de speed-runner un level en voltigeant (ça finit souvent mal). Jouer avec audace, plutôt que la tenter safe avec la magie du rouge, rend de toute façon le soft très agréable. Et y a un je-ne-sais-quoi qui opère, qui séduit une partie des joueurs, tandis que l'autre trouvera Granzort banal. Je me rappelle par exemple que Greg, de Joypad, l'avait mis dans son top 50 ever, à l'occasion d'un numéro spécial en 2004.
Bref, je remercie Granzort d'avoir sournoisement inoculé la graine du désir en moi lors de cet été 90, car depuis la récolte n'en finit plus d'être dyonisiaque. LOVE !
NB: à noter que tous les jeux présentés dans l'épisode de Gros Plan Sur La Souris ont pour moi aujourd'hui des attraits quasi surnaturels. C'est dire le choc cérébral qu'a provoqué cette émission. Mystic Defender sur MD ? Mythique. Lotus Esprit sur Amiga ? Mythique ! Last Battle tout pourri en 50 Hz ? Mythique quand même. Etc.