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Il existe des développeurs qui réalisent tous les fantasmes des joueurs, des désirs simples aux envies les plus folles, sans qu'on ne leur ait rien demandé. Fill in Café est de ceux-là : personne n'en a entendu parler, ils sont restés dans l'ombre de Banpresto et Family Soft., et leurs jeux sont considérés comme des "hidden gems", des petits trésors de gaming dont quasiment personne n'a entendu parler, mais qui offrent à leurs joueurs un plaisir incroyable.
Je vous souhaite donc la bienvenue dans ce Fanboy Inside dédié à Fill in Café !
Comme toute boîte surprenante, à l'instar de Compile, elle a eu ses débuts, plutôt dans l'ombre, produisant de petits jeux sur micros restant inconnus ... 1990 : la bande de développeurs formant Fill in Café sortent leur premier jeu, Neural Gear, une sorte de Space Harrier sur x68000 sympathique mais peu transcendant. Qu'importe : ils continuent à créer des jeux, toujours sur x68000, jusqu'à-ce qu'un jour ...
ASUKA 120%
Une nouvelle franchise est née et s'appellera Asuka 120% BURNING FESTIVAL ou plus sobrement Asuka 120% : le premier jeu ainsi que ses suites seront des jeux de baston semblant assez classiques qui n'ont pas eu droit à une attention particulière auprès des joueurs. Leur particularité ? Offrir un casting constitué uniquement de femelles, concept qui sera repris par SNK Gal's Fighters, Arcana Heart ou encore Angel Eyes ... Mais derrière le fan service basique, le jeu possède-t-il des atouts ?
Les premières versions sur FM Towns et x68000 sont des jeux assez modestes, ombragés par les canons du genre de l'époque. Par la suite, Asuka 120% connaîtra une déclinaison sur PC Engine CD, "Maxima Burning Fest.", elle aussi plutôt moyenne, à l'image des autres jeux de combat édités par Fill in Café sur la plate-forme : Makurena! Makendou 2 et Kakuto Hao Densetsu Algunos. Quelques développeurs ont ensuite migré vers Treasure ... La série Asuka serait-elle déjà finie ?
INSTANT CLASSICS ?
Que nenni ! 1996 : Asuka 120% Special Burning Fest. fait une entrée fracassante sur Playstation. Malgré sa finition assez ratée (animations, bruitages), ce nouvel opus donne une nouvelle dimension au fighting game, oubliant alors les limites des 8 et 16 bits. Vous avez toujours rêvé de voir des jeunes filles se taper dessus avec des combos jouissifs et des coups géniaux dans une ambiance extrêmement cliché ? Special Burning Fest. est fait pour vous.
Incroyable mais vrai, si le jeu ne paie pas de mine en vidéo, il est l'un des plus amusants jamais créés dès que l'on y touche et ce même en jouant contre l'IA ! Les combos basiques et très (trop ?) faciles à réaliser (bas-bas-square pour le combo le plus puissant ?), les bruitages pénibles des jeunes demoiselles et les graphismes vraiment mauvais pour de la PS1 : tout ceci est oublié une fois la manette en main ! Peut-être pourrait-on appeler cela de la maîtrise : Fill in Café arrive à gommer tous les défauts de son jeu en un instant ... Quelque chose d'impensable pour le joueur aigri qui pense que la baston doit être complexe et sérieuse !
Alors que l'on s'amusait encore sur cet excellent jeu, les développeurs n'attendent pas et créent un an plus tard une autre mouture, Excellent Burning Fest., légèrement moins bonne mais tout de même jouissive. Et à peine le joueur prenait-il le temps de respirer qu'arrivait leur chef-d'oeuvre, le sommet de leur art, un jeu condensant toute leur maîtrise en un seul CD, vous l'aurez deviné, je parle bien de ...
PANZER BANDIT
Mad Stalker et Guardian Heroes
L'histoire de ce jeu est double : il faut savoir que contrairement à la série des Asuka, l'éditeur de Panzer Bandit sera Banpresto, à l'origine d'une certaine série nommée Super Robot Taisen ... Il se trouve que ces coquins aimaient publier des jeux fortement inspirés des productions de Treasure : leur précédent jeu, Gunners Heaven aussi connu sous le nom de Rapid Reload était une sorte de "ripoff" de Gunstar Heroes ... Ainsi, Fill in Café commença une oeuvre assez proche de Guardian Heroes. La seconde histoire, moins connue, remonte quelques années en arrière, où ces développeurs sortirent un jeu nommé Full Metal Force Mad Stalker ... On reconnaît au premier coup d'oeil leur patte, avec un gameplay assez complexe pour un beat'em-all dont les combos inspirèrent leur série de jeux de baston.
Ainsi sortit Panzer Bandit, ce qui allait devenir l'une de mes plus grandes claques vidéoludiques.
Le jeu lancé, commence une intro magnifique portée par une musique à en pleurer, mettant dans l'ambiance facilement. Alors je lance une partie en story mode, sélectionne un personnage, le niveau, puis tout commence. Première impression : tout est fluide, très fluide même, les coups et les combos s'enchaînent, on se fait plaisir à essayer de faire monter le compteur de hits, on reste en l'air pendant des dizaines de secondes sans toucher le sol, on peut tout faire, bref : le dynamisme est inégalé et fait de ce Panzer Bandit l'un des jeux les plus funs jamais créés : quoi de plus grisant que d'envoyer une boule de feu à un soldat, arrêter un train avec un dash et l'envoyer en l'air via une combo, tout cela en à peine deux secondes ?
Ajoutons aussi une ambiance exceptionnelle, à base de science-fiction, de steampunk où l'on se ballade sur les toits avec des maisons à perte de vue, dans une mine, dans un complexe militaire aérien géant ... Et la musique apporte encore plus de vivacité au jeu grâce à ses compositions sautillantes qui raviront l'oreille de ceux qui voudront y prêter attention.
Une fois le jeu fini, je suis rassasié, content, heureux et j'estime que ce jeu est fort complet et jouissif. Et là, alors que d'autres se contentent de vous rajouter un mode de difficulté supplémentaire pour allonger la durée de vie, Fill in Café vous offre les boss au character select. Vous avez bien lu : il est maintenant possible de jouer les boss les plus puissants du jeu, les plus techniques, et ce autant que vous le voudrez. Pas de doute : on est face à quelque chose d'extraordinaire ...
![Image](http://hardcoregaming101.net/panzerbandit/badguy.jpg)
Senka, un boss.
Vous en voulez encore ? Ils nous donnent aussi un mode versus, un mode versus en équipes et un mode versus "chacun pour soi" qui se termineront vite en une bataille illisible et ô combien joyeuse et réjouissante. Pari gagné pour la boîte : ils ont créé l'un des meilleurs jeux de la console et l'un des meilleurs jeux tout court : qu'importe son statut de jeu presque inconnu, quand on voit la qualité offerte !
Et ils en rajoutent encore une couche : après Panzer Bandit vient une nouvelle version de Asuka 120% sur Saturn : Asuka 120% Burning Fest. Limited, qui reprend tous les bons points des précédents épisodes et les mélange pour obtenir un excellent jeu. C'est peu après cette sortie que la bopite fera banqueroute, donnant la série Asuka à son éditeur Family Soft. Fill in Café : une boîte vite disparue, jamais oubliée !
THE END
C'est ainsi que se termine ce Fanboy Inside sur Fill in Café, quelques personnes qui ont marqué le jeu vidéo à leur façon, non pas par une campagne publicitaire à base de dubstep mise en avant par tous les moyens, non pas par l'argument de la qualité graphique, simplement via leurs oeuvres monumentales, fun comme jamais des jeux ne l'ont été, et surtout uniques en leur genre, malgré une volonté de s'inspirer d'autres productions plus reconnues par le public.
Sur ce, je vous dis au revoir et à bientôt pour un nouveau Fanboy Inside !