Deux bons films très différents, vus au cinoche la semaine dernière :
En attendant les hirondelles.
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Trois histoires en Algérie : la première parle d'un homme probablement pas loin de la retraite, un brin cynique et autocentré, qui assiste à une scène de passage à tabac et ne sait pas comment intervenir; la seconde histoire raconte comment un gars accompagne en voiture son ancienne petite amie (ainsi que son père et sa sœur), jusqu'à la ville où elle doit se marier avec un autre; enfin la troisième histoire s'intéresse à un médecin, sidéré d'apprendre, de la bouche d'un copain, qu'une femme prétend qu'il était présent lors du viol collectif qu'elle a subi.
Au delà des mœurs apparaissant le long du film, l'Algérie est montrée dans sa beauté comme dans sa déshérence grâce à des plans et des images magnifiques, dignes d'une exposition de photographe. Chaque histoire est prenante, simple au premier abord, passionnante dans la manière dont chaque protagoniste se démerde avec son merdier et ses contradictions.
A Beatiful Day.
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Ah je l'attendais impatiemment celui-là! La bande annonce m'avait branché, j'aime beaucoup Joachin Phoenix, la bande son augurait du meilleur...et le film a été à la hauteur de mes espérances.
Le scénario n'est pas des plus original, mais son écriture est fluide tout le long du film. L'interprétation de Joachin Phoenix est assourdissante, brutale et fragile à la fois. Mais là où
A Beautiful Day fait fort, en réalité, c'est dans son exploitation de la violence. A tort, on pourrait imaginer qu'elle explose à chaque agression par le héros principal, muni de son marteau. Erreur, car ces moments là sont le plus souvent filmés à distance, avec des filtres (par exemple l'angle et le monochrome d'une caméra), peu de son, presque comme l'accomplissement d'une tâche parmi d'autres. En revanche, la violence est constante et omniprésente dès lors que le héros n'est pas en action, dans chaque plan, dans tous les gros plans, dans la manière crasse dont est filmée la ville, ses ruelles, ses recoins et ses routes, dans la nuit suffocante et étouffante, dans la souffrance portée chaque seconde et magnifiquement interprétée par cet antihéros perdu pour les autres et pour lui-même, dans ce corps massif et couvert de cicatrices, dans les flash-back des traumatismes, dans le traitement par des adultes nantis de pouvoir d'adolescentes dont l'enfance a été souillée définitivement, dans cette fuite en avant sans aucune idée de quoi faire après, propre à un gamin apeuré et livré à lui même face au danger.
Bref, a violence est partout, la mort et la folie guettent derrière chaque minutes qui passe, c'est intense et larvé à la fois, et c'est l'aspect qui m'aura le plus marqué dans ce film.